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DÉCRYPTAGE. Crainte de récession aux États-Unis, krach à Tokyo… Pourquoi les bourses du monde entier se sont-elles effondrées cette semaine ?

l’essentiel
Crash boursier sans précédent à Tokyo, forte baisse aux Etats-Unis et en Europe… Les Bourses mondiales ont fortement chuté lundi 5 août. Les investisseurs s’inquiètent notamment d’une récession aux Etats-Unis. Explications.

Les investisseurs sont habituellement prudents durant le mois d’août. Ce lundi 5 août, ils ont paniqué. De Tokyo à New York, en passant par Paris, Londres et Francfort, les Bourses se sont effondrées. Voici pourquoi.

L’ampleur de la chute

La Bourse de Tokyo a vécu un lundi noir, ce 5 août 2024, où le Nikkei a perdu 12,4%. Du jamais vu dans l’histoire de l’indice japonais. Dans le même temps, en Europe, Paris a chuté de 1,4%, Londres de 2%, Francfort de 1,8%, Milan de 2,2%. Outre-Atlantique, les trois principaux indices de Wall Street ont également dégringolé, de 2,5% pour le Nasdaq, de 2,1% pour le S&P 500 et de 1,9% pour le Dow Jones. La nervosité touche aussi le marché des cryptos : le Bitcoin a perdu près de 20% en une semaine.

Ce mardi 6 août, les bourses asiatiques ont rebondi, clôturant en hausse, notamment celle de Tokyo.

La peur d’une récession aux États-Unis

Les marchés financiers ont pris acte de « toute une batterie d’indicateurs extrêmement mauvais qui ont surpris » négativement aux Etats-Unis, commente Aurélien Buffault, gérant obligataire chez Delubac AM, interrogé par l’AFP. Il cite notamment les données sur le marché de l’emploi américain pour juillet, où le taux de chômage a augmenté à 4,3%. Des chiffres, moins bons que prévu, qui ont provoqué « un changement d’état d’esprit un peu brutal » sur les marchés.

A cela s’ajoute une baisse de l’investissement et une consommation atone. De quoi faire craindre aux investisseurs que la première économie du monde ne bascule en récession. Ils réclament une intervention d’urgence de la Fed, la banque centrale américaine, pour qu’elle baisse ses taux sans attendre sa prochaine réunion en septembre.

Le crash de Tokyo alimente le déclin

Le krach de la Bourse de Tokyo est dû à une réaction violente des investisseurs au revirement de politique monétaire de la banque centrale japonaise (BoJ). Cette dernière a décidé d’augmenter ses taux afin de soutenir le yen.

Cela a permis à la monnaie nationale de récupérer plus de 10% au cours du mois dernier face au dollar. Mais cela a eu l’effet d’un « coup de tonnerre » pour la bourse japonaise, comme l’analyse le Le Figaro Dilin Wu, stratège chez Pepperstone.

La bulle de l’IA éclate

Les entreprises qui animent la Bourse américaine depuis plusieurs années, les fameux « Magnificent Seven » (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft, Nvidia et Tesla) ont collectivement perdu un milliard de dollars ces derniers jours, Apple chutant de 10% et Nvidia de 15%.

Cela pourrait être le début du dégonflement de la bulle financière autour de l’intelligence artificielle annoncé depuis plusieurs mois. « Une correction plutôt saine des valorisations technologiques » pour Frederik Ducrozet, dans Le Figaro.

Faut-il craindre une crise mondiale ?

Ce dernier estime qu' »il n’y a pas de déséquilibres macroéconomiques ou financiers qui pourraient conduire à une crise mondiale ». Confiance également chez Samy Chaar, économiste en chef de la banque privée suisse Lombard Odier, pour qui « le marché a peut-être besoin de respirer. La Fed va commencer à baisser ses taux et apporter de l’oxygène à l’économie ».

Pour d’autres analystes, au contraire, la chute n’est pas terminée. C’est le cas de Laurent Clavel, directeur d’investissement chez Axa IM : « Quand on verra la violence des réactions des marchés et ce choc de volatilité, certains investisseurs seront obligés de vendre, dans une stratégie de réduction du risque. Et cela pourrait conduire à une poursuite de la baisse. »

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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