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Découverte d’une méduse capable de rajeunir en cas de maladie potentiellement mortelle

Parce qu’elles piquent et nous empêchent de nager, personne n’aime les méduses. Ce fait empirique pourrait pourtant changer grâce à la découverte pour le moins hallucinante d’une équipe de biologistes de l’université de Bergen, en Norvège. Repérée par nos confrères de la revue Scienceune publication de ces scientifiques sur la plateforme bioRxiv révèle la fascinante capacité d’une méduse à se rajeunir.

C’est une créature qui ne paie pas de mine, pas plus grosse qu’une mangue, translucide avec de jolis petits reflets arc-en-ciel. Elle s’appelle Mnemiopsis leidyi et vit habituellement dans les eaux de l’Atlantique Est. Depuis six ans, cette espèce était scrutée de près par les biologistes Joan Soto-Anget et Pawel Burkhardt, de l’Université de Bergen, d’abord pour étudier son système nerveux puis, un peu par hasard, pour tenter de comprendre pourquoi les spécimens ne mouraient pas.

En cas de stress, elles redeviennent des larves.

Au cours de leurs recherches, les scientifiques ont mis à rude épreuve leurs pauvres Mnemiopsis leidyi, les « privant de nourriture » ou « amputant les lobes du tissu gélatineux entourant leur bouche », décrivent nos confrères de Science. Sauf qu’au lieu de mourir, les méduses blessées sont revenues à l’état larvaire, ne mesurant pas plus de quelques millimètres. Lorsque les scientifiques ont cessé de les embêter et leur ont donné à nouveau à manger, certaines d’entre elles sont revenues à la vie, faisant repousser leurs tentacules et leurs lobes. Elles ont même recommencé à se reproduire, selon l’étude publiée sur bioRxiv.

Mais la méduse Mnemiopsis leidyi n’est pas la seule à avoir la capacité de rajeunir. Une autre méduse, de type cnidaire, surnommée à juste titre « méduse immortelle », et qui appartient à une espèce de ténia, peut également « revenir à un stade de vie antérieur », souligne-t-il. ScienceSauf que le processus n’est pas le même pour ces trois organismes vivants. Selon Joan Soto-Angel, co-auteure de l’étude, ce qui est exceptionnel pour la Mnemiopsis leidyi, c’est « que c’est exactement le même individu qui rajeunit, comme si on remontait le temps ». Or, rien ne sert de chasser la méduse pour en faire un remède de jeunesse, ça ne marchera pas.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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