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Découverte d’un ancien fort égyptien protégeant le royaume des mystérieux « peuples de la mer » il y a 3 000 ans



Les découvertes se succèdent, mais elles ne sont pas toutes les mêmes au pays des pharaons. Après celles de traces anciennes de pollution métallique sur le site de construction des pyramides, ou d’un immense observatoire astronomique dans le temple de Bouto, c’est tout un ensemble d’unités architecturales en briques crues qui a été détecté dans la région de Tell Al-Abqain (gouvernorat d’Al-Buheira, nord de l’Egypte).

Selon le ministère du Tourisme et des Antiquités, qui a rapporté les découvertes sur Facebook le 5 septembre 2024, elles contenaient des casernes militaires et leurs dépôts d’armes et de ravitaillement pendant la période du Nouvel Empire (vers 1550-1070 av. J.-C.).

الكشف عن ثكنات عسكرية ومخازن للأسلحة بمنطقة آثار تل الأبقعين بمحاف ظة البحيرةسيف من البرونز للمل ك رمسيس الثاني ولقى…

Publié par ‎Ministère du Tourisme et des Antiquités وزارة السياحة والآثار‎ le jeudi 5 septembre 2024

La vie quotidienne dans un ancien fort égyptien

Dans cet ancien fort situé dans le delta occidental du Nil, là où le fleuve se divise en plusieurs bras avant de se jeter dans la mer Méditerranée, les éléments architecturaux ont été conçus de manière régulière il y a 3 000 ans, divisés en deux groupes symétriques et séparés par un passage étroit.

Des structures qui, selon le Dr Mohamed Ismail Khaled, secrétaire général du Conseil suprême des antiquités égyptiennes cité dans la publication, démontrent « l’ingéniosité des ingénieurs de l’Égypte ancienne et leur capacité à exploiter et à adapter les éléments de l’environnement à leurs besoins ».

Par le passé, certaines de ces unités servaient de dépôts pour soutenir la vie quotidienne des soldats stationnés dans le bastion, révèlent les premières études de leurs artefacts. Les archéologues ont en effet identifié de grands silos individuels, contenant des fragments de grands récipients en poterie où étaient entreposés de la nourriture ; des animaux et des poissons, dont des os ont été retrouvés. Les vestiges de fours à poterie cylindriques, où étaient cuites, ont également été exhumés sur place.

De nombreux objets personnels appartenant à des soldats de l’Égypte ancienne ont également été exhumés. Parmi ceux-ci, on trouve – sans surprise – des armes et des outils de chasse, mais aussi des objets de parure et d’hygiène : applicateurs de khôl en ivoire, perles de cornaline et de faïence, scarabées, amulettes protectrices, etc.

Autant d’éléments fascinants qui devraient permettre de révéler de précieuses informations sur la vie quotidienne, les croyances religieuses et les activités militaires des occupants du fort, s’enthousiasment les chercheurs dans le communiqué.

Parmi les plus remarquables, ils citent notamment l’exemple d’un scarabée en faïence, surmonté d’une fleur de lotus et décoré de l’inscription « Amon, Seigneur du ciel », en référence à l’ancien dieu du soleil et de l’air, important dans le panthéon égyptien ; ou encore, un autre scarabée sculpté dans le schiste, portant sur sa base l’image de Ptah, dieu de la ville de Memphis.

Les ornements, dont deux colliers en faïence et cornaline en forme de fleurs de grenade, comprenaient également une demi-bague en bronze, gravée du nom « Amon Horakhty » (réunion d’Amon et Horakhty, forme d’Horus liée au soleil levant).

Défenses du nord de l’Égypte contre les invasions

Selon le Dr Ayman Ashmawi, du Conseil suprême des antiquités, l’ensemble des découvertes semble confirmer l’importance historique des forts du nord de l’Égypte. Au Nouvel Empire, ils protégeaient l’ancien royaume – alors à son apogée et à son extension territoriale maximale, s’étendant de la Nubie au sud (Soudan actuel) au Levant au nord (Syrie, Palestine) – des invasions des tribus libyennes… et des « peuples de la mer », dont les origines quelque peu mystérieuses ont été associées aux îles de la mer Égée et à la côte anatolienne. Du moins, à la région méditerranéenne orientale.

Des études antérieures ont suggéré que l’effondrement de certaines civilisations dominantes de la Méditerranée vers 1200 av. J.-C. pourrait être en partie attribué aux incursions navales de ces « Peuples de la mer ». Cette coalition de tribus aurait réussi à s’établir, après une première vague d’invasions dans le nord de l’Égypte, dans certains territoires. Ces « envahisseurs » furent cependant défaits par les forces égyptiennes, selon des inscriptions gravées sur les murs du Temple des Millions d’Années à Médinet Habou, qui relatent la victoire de Ramsès III (1184-1153 av. J.-C.).

La mission archéologique de Tell Al-Abqain a également mis au jour une longue épée en bronze décorée de gravures et portant un cartouche au nom de Ramsès II, un pharaon ayant régné huit siècles plus tôt (1279-1213 av. J.-C.). Sur le site, un bloc de calcaire porte également les titres du célèbre roi, gravés dans la pierre. Sur un autre, des hiéroglyphes mentionnent un dignitaire nommé « Bay ».

Enfin, une sépulture de vache découverte à proximité est décrite comme « l’une des découvertes les plus importantes »Les scientifiques disent que l’animal symbolisait la force, l’abondance et la prospérité, à tel point qu’il était parfois sacrifié lors de rituels ou de cérémonies religieuses.



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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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