Sciences et technologies

Découverte astronomique qui bouge : notre adresse cosmique a changé !

La concentration de Shapley, le superamas où nous vivons.

La concentration de Shapley, le superamas où nous vivons.

© Valade & al, Nature 2024

En 2014, Hélène Courtois, Daniel Pomarède, RB Tully et d’autres faisaient une annonce retentissante : ils identifiaient que la Voie Lactée est liée gravitationnellement à 100 000 autres galaxies s’étendant sur 500 millions d’années-lumière. Une partie de leurs 10 années d’observations ayant été réalisées au Mauna Kea, à Hawaï, ils ont donné le nom très poétique de Laniakea à cet ensemble cosmique auquel nous appartenons.

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Laniakea et les filaments cosmiques constitués de galaxies et leurs vitesses. Le point rouge représente notre position : *« Nous sommes ici. »

Laniakea et les filaments cosmiques constitués de galaxies et leurs vitesses. Le point rouge représente notre position : *« Nous sommes ici. »

© Courtois, Tully, Pomarède & al (Nature)

Laniakea signifie « un paradis incommensurable » et des moyens incommensurables « qui ne peut pas être mesuré ». Dommage, car ces scientifiques ont passé une décennie à mesurer les vitesses et les directions de toutes ces galaxies. En cela, Hélène Courtois et Daniel Pomarède ont suivi à la lettre la recommandation de Galilée de mesurer tout ce qui peut être mesuré et de rendre mesurable ce qui ne l’est pas.

L’astronomie a le pouvoir de réduire considérablement l’ampleur de nos problèmes…

Ils ont également honoré l’astronomie, ainsi que l’illustre Carl Sagan qui voyait dans cette science le moyen pour l’être humain de connaître sa place dans l’Univers. Grâce à Laniakea, nous savions un peu plus où et ce que nous étions. Nous pouvons désormais adopter une perspective vertigineuse sur notre existence. L’humanité est ce petit tas d’atomes de carbone et d’oxygène sur une petite planète bleue dans une petite galaxie emportée par un flot d’autres galaxies.

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Les différentes structures auxquelles nous appartenons.

Les différentes structures auxquelles nous appartenons.

© Andrew Z. Colvin

Les superamas galactiques voisins du nôtre (superamas de la Vierge), notamment le superamas du Serpentaire (Ophiuchus), en jaune, vers lequel nous nous dirigeons.

Les superamas galactiques voisins du nôtre (superamas de la Vierge), notamment le superamas du Serpentaire (Ophiuchus), en jaune, vers lequel nous nous dirigeons.

© Andrew Z. Colvin

Oui, mais maintenant notre adresse a changé. Ou plutôt, aujourd’hui, nous pouvons probablement ajouter une ligne à notre carte de visite planétaire, car nous existons dans un superamas encore plus grand. Cette information de première main a été réalisée quasiment par la même équipe que celle de Laniakea. Résumons…

L’humanité vit sur Terre, dans le système solaire, dans le bras d’Orion, dans la Voie lactée, dans l’amas de la Vierge, dans le superamas de la Vierge, à Laniakea et dans la concentration de Shapley.

Les courants gravitationnels qui relient les amas de galaxies. Et en plus, c'est magnifique.

Les courants gravitationnels qui relient les amas de galaxies. Et en plus, c’est magnifique.

© Valade & al, Nature 2024

La technique du « bassin »

Il a fallu étudier 38 000 groupes de galaxies et 56 000 galaxies pour déterminer cette nouvelle filiation gravitationnelle. Il s’agit du programme Cosmic Flows 4. Les parties les plus éloignées de nous, du fait de l’expansion de l’Univers, sont emportées par une vitesse d’environ 30 000 km/s ! Cependant, indirectement, nous sommes toujours connectés à eux.

L’espace est déformé par les masses qui s’y trouvent et la concentration de ces dernières. Pensez aux paroles de John Wheeler, le collaborateur d’Einstein : « La matière dit à l’espace comment se plier et l’espace dit à la matière comment avancer. » Des groupes de galaxies glissent donc les uns vers les autres à des vitesses de plusieurs centaines de kilomètres par seconde. Donc, « le ‘Cluster Local’ constitué de la Voie Lactée et d’Andromède fonce à 630 km/s vers l’amas du Centaure, et ces lignes de courant nous dirigent alors vers l’amas situé dans la constellation Ophiuchus-Serpentaris »comme Daniel Pomarède, l’un des auteurs de cet article publié le Nature.

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À gauche, la Grande Muraille du Sloan, large de 1,35 milliards d’années-lumière.

À gauche, la Grande Muraille du Sloan, large de 1,35 milliards d’années-lumière.

© Valade & al, Nature 2024

Ce nouveau volume est environ 10 fois supérieur à celui de Laniakea, mais il reste bien plus petit que la plus grande structure gravitationnelle connue dans l’Univers, la Grande Muraille de Sloan, également constituée de galaxies en amas et qui s’étend sur près de 1,5 milliard de lumière. années!

Quand nous élargissons l’Univers

Il est à noter que notre superamas semble toujours attiré vers une autre superstructure, mais c’est une autre histoire, qui mène à d’autres découvertes. Savourons déjà celle-ci et repensons qu’il y a 500 ans, pour 99% de l’Humanité, le Monde – l’Univers – se limitait à la Terre. Puis grâce à Galilée et au télescope astronomique, elle s’est étendue jusqu’au système solaire et au-delà, puis l’Univers est devenu la Voie Lactée.

Il y a tout juste 100 ans, des astronomes réunis lors d’un Grand Débat ont découvert l’inimaginable : il existait des milliers, des millions, puis des milliards d’autres galaxies. En ce jour de 1924, l’Univers s’est élargi comme jamais auparavant dans l’esprit des Hommes. Hé, l’un des débatteurs s’appelait Harlow Shapley…

En cadeau, voici une vidéo animée d’une histoire de la création du monde selon une légende hawaïenne :

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Jewel Beaujolie

I am a fashion designer in the past and I currently write in the fields of fashion, cosmetics, body care and women in general. I am interested in family matters and everything related to maternal, child and family health.
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