Les nouvelles réglementations de la Banque d’Algérie relatives à l’exportation des devises par les voyageurs résidents et non-résidents ne font clairement pas l’unanimité. Un député des Algériens de France exprime des réserves, plaidant pour une régulation efficace des flux monétaires.
Depuis jeudi 21 novembre, les voyageurs algériens résidents et non-résidents sont autorisés à exporter, à leur sortie du territoire national, à hauteur de 7 500 euros, ou son équivalent dans une autre devise, pour chaque année civile.
Le nouveau règlement signé par le gouverneur de la Banque d’Algérie, publié au journal officiel n°77 du 21 novembre, a modifié le règlement n°16-02 du 21 avril 2016, fixant le seuil de déclaration d’importation et d’exportation des billets de banque.
La Banque d’Algérie limite l’exportation de devises à un montant annuel de 7 500 €
Avant cette nouvelle mise à jour, les voyageurs algériens quittant le pays pouvaient exporter la somme de 7 500 euros, sous réserve de présentation d’un avis de débit bancaire, pour chaque voyage qu’ils effectuent à l’étranger.
Mais désormais, le seuil de 7 500 euros est autorisé sur une année entière, et non pour chaque déplacement. Ce, » sous réserve de la présentation d’un avis de débit bancaire pour tout retrait dépassant les seuils de déclaration définis par la réglementation en vigueur, effectué sur un compte en devises ouvert en Algérie « .
Commentant ce changement majeur, qui limite drastiquement les quantités de devises étrangères autorisées à l’exportation par les voyageurs, le député des Algériens de France, Abdelouahab Yagoubi, a plaidé pour une régulation efficace des flux, sans léser les citoyens.
» Oui à une régulation efficace des flux monétaires, mais loin de la politique de fermeture et de restrictions qui nuisent aux citoyens », a écrit le parlementaire dans un post publié ce samedi 23 novembre sur sa page Facebook.
« Y a-t-il une étude préalable sur les impacts de cette décision »
Pour lui, cette nouvelle régulation relative à l’exportation des devises intervient dans un contexte où le système bancaire algérien « continue de souffrir d’un retard important « .
Le député explique que la décision de plafonner le seuil de sortie des devises par la Banque d’Algérie au montant annuel de 7.500 euros fait partie de « la lutte contre le marché informel, alimenté principalement par la surfacturation « .
Il estime cependant que pour une régulation efficace des flux monétaires, « des réformes structurelles sont nécessaires « , et ça, » renforcer l’économie nationale et diversifier les sources de revenus en devises « .
A cet égard, M. Yagoubi énumère quelques réformes structurelles nécessaires, avant d’opter pour une telle approche. Il cite notamment le soutien aux secteurs non-hydrocarbures, l’encouragement des investissements étrangers et la mise en place de mécanismes plus transparents pour les transactions financières internationales.
Enfin, il se demande s’il existe effectivement une étude préalable sur les impacts de cette décision sur l’économie, les citoyens et l’environnement d’investissement.