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Nouvelles locales

un ancien chef militaire français dénonce « une tragédie » « tout à fait incompréhensible »

Alors qu’une frappe israélienne a touché un convoi humanitaire mardi à Gaza, le général Dominique Trinquand a précisé, sur franceinfo, le processus d’intervention des ONG sur les champs de bataille.

Publié


Temps de lecture : 3 minutes

Des secouristes interviennent sur le site des frappes israéliennes qui ont touché un bâtiment annexe de l'ambassade iranienne à Damas, en Syrie, le 1er avril 2024 (LOUAI BESHARA / AFP)

Sept employés d’une ONG, dont six internationaux, ont été tués mardi 2 avril lors d’une frappe de l’armée israélienne à Gaza. L’armée israélienne a ouvert une enquête. Les réactions viennent du monde entier. Mais pour le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU à New York, invité sur franceinfo,« On ne peut pas parler de crime de guerre, pour le moment. »

Franceinfo : Ce qui s’est passé à Gaza est-il un crime de guerre ?

Dominique Trinquand : Cela ne constitue pas à ce stade un crime de guerre. L’État israélien présente ses excuses et ouvre une enquête. C’est une tragédie, bien sûr. C’est ce qu’on appelle des dommages collatéraux. Mais l’enquête permettra de vérifier ce qui s’est passé car la coordination entre cette ONG et l’armée israélienne a bien fonctionné. Tout était parfaitement identifié. Il est donc très difficile de comprendre pourquoi l’armée israélienne a commis une telle erreur.

Comment les humanitaires et les humanitaires qui interviennent sur le terrain communiquent-ils avec les armées ?

Ils se coordonnent avec le quartier général, en indiquant la position où ils se trouvent, les itinéraires et les heures de passage. Et normalement, à partir de ce moment-là, aucune erreur ne peut être commise. J’ai donc beaucoup de mal à expliquer comment une telle erreur a pu être commise sur une organisation qui fonctionne depuis longtemps, avec une logistique et une coordination très éprouvées avec l’armée israélienne. C’est complètement incompréhensible. Il faudra savoir si cette frappe provenait d’un drone, d’un avion, si le drone était piloté directement à vue ou s’il s’agissait d’un tir automatisé. C’est la seule explication que je puisse donner à cette grève.

Quel est le processus pour les militaires avant de lancer des frappes ? Y a-t-il des contrôles ?

Lorsqu’une grève est identifiée ou possible, vous disposez alors d’une liste de contrôle complète qui est suivie. Avant d’obtenir l’autorisation de tir, il est vérifié sur la check-list s’il n’existe pas d’éléments déjà fournis à l’armée indiquant qu’une opération est en cours. une ONG par exemple. Deuxièmement, visuellement, si le véhicule peut être identifié, je comprends que les véhicules portaient également le logo de l’ONG sur le toit. Tous ces éléments sont donc normalement vérifiés avant que l’ordre de tir ne soit donné.

Israël parle de frappe « involontaire » en langage militaire, qu’est-ce que cela signifie ?

Si ce n’est pas intentionnel, cela signifie qu’il y a eu quelque chose dans la frappe qui a explosé, comme une balle qui n’est pas allée là où elle était censée aller. C’est-à-dire qu’une grève était prévue, mais elle n’était pas prévue à cet endroit et elle a été déviée par un phénomène que je ne peux pas expliquer là-bas. Mais c’est ce que j’entends par une frappe involontaire.

« Cela signifie que l’ordre n’a pas été donné de tirer sur ce véhicule, mais probablement de tirer ailleurs et qu’il y a ensuite eu une erreur de ciblage. »

Dominique Trinquand

sur franceinfo

L’armée israélienne annonce une enquête. Peut-on lui faire confiance ?

Je pense que oui. Le sujet est trop sérieux. Tout d’abord, c’est la première fois qu’une organisation humanitaire internationale est ainsi frappée. Deuxièmement, c’est une organisation américaine, donc les Américains ont également des moyens d’obtenir des informations. Je pense donc qu’Israël avouera ce qui s’est passé.

Israël est-il en train de perdre la bataille des images ou l’a-t-il déjà perdu ?

Je crois que la bataille des images est perdue. Ici, nous parlons d’une ONG internationale, donc tout le monde est bouleversé. Mais pensons aux milliers de morts provoquées par les différentes grèves. Et cela a fait perdre cette bataille d’image, Israël n’ayant toujours pas réussi à trouver les dirigeants du Hamas qu’il recherchait depuis plusieurs mois. Je pense donc que cette bataille est perdue aujourd’hui.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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