La cour d’appel de Toulouse se prononcera le 26 septembre sur le renvoi aux assises, demandé par le parquet général, de Cédric Jubillar, accusé d’avoir tué son épouse Delphine en décembre 2020 et fait disparaître son corps.
Lors d’une audience à huis clos jeudi, la chambre de l’instruction de la cour d’appel haut-garonnaise a examiné les résultats du complément d’information ordonné en février dans cette procédure élargie et le recours déposé par les avocats de
Les nouvelles investigations décidées cet hiver n’ont pas modifié la ligne des poursuites dans cette affaire sans corps, sans aveux, sans témoin, sans scène de crime, et le parquet général a « évidemment repris tous les éléments graves et concordants (. .. ) qui justifient un renvoi devant la cour d’assises », a indiqué Philippe Pressecq, avocat d’une partie civile, présent à cette audience.
Le parquet général « a pris un réquisitoire extrêmement complet, extrêmement clair »dit-il, croyant pour sa part que « tout cela mérite un débat public devant une cour d’assises pour qu’un tribunal puisse enfin rendre une décision disant si Cédric Jubillar est coupable ou non du meurtre de son épouse ».
» Il faut aller de l’avant «
» Il faut aller de l’avant « a de son côté déclaré à l’AFP Me Malika Chmani, l’une des deux avocates mandatées pour représenter les deux enfants du couple Jubillar, aujourd’hui âgés de cinq et neuf ans.
« On parle beaucoup des trois ans de détention de Cédric Jubillar mais il ne faut pas oublier que pour eux, cela fait trois ans et demi que leur mère a disparu »elle a insisté.
« Pour eux, il faut que les choses avancent et un procès, c’est le début d’autre chose »a affirmé Me Chmani, précisant que les enfants étaient actuellement pris en charge « chez leur tante maternelle et sa compagne ».
L’éventuel procès, selon une source judiciaire, pourrait se tenir au premier semestre 2025.
Du côté de la défense, Me Jean-Baptiste Alary a une nouvelle fois dénoncé « une instruction qui a été menée à sens unique dès le départ » contre M. Jubillar, symbolisé à ses yeux comme à ceux de ses collègues Alexandre Martin et Emmanuelle Franck, par le fait que les juges d’instruction le qualifient clairement de coupable dans leur OMA.
« Nous exigeons que soit levée cette horreur judiciaire, à l’issue de laquelle les juges d’instruction, censés être responsables et défenseurs, ont écrit que M. Cédric Jubillar était coupable du meurtre de son épouse, ce qui est absolument intolérable »a ainsi souligné Me Martin, tandis que Me Franck déplorait à cet égard l’attitude des juges « excités (…) par leur partialité et leur manque de compétence ».
Demande de libération
Devant la chambre de l’instruction, les trois avocats de M. Jubillar ont également formulé une nouvelle demande « technique » pour obtenir une présentation plus claire des fadettes (enregistrements d’appels) du téléphone de Delphine Jubillar. L’approche est considérée comme un « nouvelle manœuvre » par Me Pressecq, avocat d’un des cousins de la victime.
Les avocats du trentenaire ont également indiqué qu’ils présenteraient » Aujourd’hui « une nouvelle demande de libération de leur client, en détention depuis sa mise en examen le 18 juin 2021.
Désormais, « nous ne pourrons pas nous opposer à la nécessité de l’enquête puisque cette enquête est définitivement terminée »estime Me Martin.
Delphine Jubillar, infirmière et mère de deux enfants, a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 en plein couvre-feu lié à la pandémie de Covid-19.
Elle venait d’annoncer à son mari son intention de divorcer, décision qu’il a eu du mal à accepter.
Cette disparition a suscité une vive émotion en France, à quelques jours des vacances de Noël et quelques semaines après la condamnation de Jonathann Daval pour le meurtre de sa femme en Haute-Saône, qu’il avait longtemps nié en endossant le rôle de l’époux en deuil. . .