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Déchets ménagers : conteneur à puce électronique, taxe annuelle, pénalités… Comment et pourquoi vos poubelles sont scrutées de près

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D’ici 2025, 25 millions de Français devraient être concernés par la tarification incitative des déchets ménagers. En taxant les ménages au-delà d’un seuil maximal de collecte, les collectivités locales espèrent réduire leur budget de gestion des déchets.

Des conteneurs connectés pour vous taxer si vous sortez trop souvent vos poubelles ? Le scénario semble tout droit sorti d’un film de science-fiction, et pourtant : c’est le principe d’une tarification incitative sur les déchets ménagers, qui concernera 25 millions d’habitants en France d’ici 2025 selon le site du gouvernement.

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En 2021, 6,5 millions d’habitants en étaient déjà équipés conteneurs de puces électroniques RFID (Radio Frequency Identification) selon l’Agence de la transition écologique (Ademe). Le concept est simple : à chaque collecte, la puce est lue par les capteurs des camions de collecte. Au-delà de 18 collectes par an, vous commencez à payer des pénalités. Le but : inciter les consommateurs à réduire leurs déchets. Outre son intérêt écologique, la mesure est censée permettre aux collectivités de faire des économies.

Pourquoi les collectivités ont-elles investi ?

Déployée pour la première fois en 1997, la tarification incitative a permis une réduction de 30% des déchets ménagers selon l’Agence de la transition écologique (ADEME). « Elle s’accompagne d’une optimisation globale du service rendu », notamment via l’uniformisation des fréquences de collecte, « qui permet de maîtriser les coûts de gestion des déchets », selon l’ADEME.

Mais la gestion des déchets pèse toujours sur les budgets municipaux. En 2021, La France a dépensé 19,6 milliards d’euros dans ce domaine selon le ministère de la Transition écologique. Le passage à la tarification incitative a lui-même nécessité des investissements importants selon l’Observatoire régional des déchets, qui cite notamment le coût d’achat des conteneurs connectés. Le retour sur investissement est donc très attendu. « Il est important que les conséquences économiques impactent effectivement le territoire (…) en termes de maîtrise des coûts », conclut l’Observatoire.

Quelles sanctions pour les citoyens qui sortent trop souvent leurs poubelles ?

Mais qu’en est-il des consommateurs dans cette histoire ? En théorie, la tarification incitative est plus avantageuse pour les ménages. La part fixe est en effet réduite, passant de 100 euros à 186 euros pour une personne.

Mais dans la pratique, il est facile de dépasser le seuil maximum imposé. 18 collections par an en fait revient à sortir son contenant toutes les trois semaines environ. Au-delà, comptez 1,20 euro d’amende par collecte pour un bac individuel (120 litres), 2,40 euros pour une poubelle familiale (240 litres) et 15 euros pour une poubelle collective (660 litres) selon France 3 régions. En sortant ses poubelles une fois par semaine, un couple avec deux enfants paiera une pénalité de 170 euros par an.

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Comment limiter ce coût supplémentaire ?

Pour limiter votre production de déchets ménagers, il existe une solution : Trier ses déchets. En jetant le verre dans un récipient séparé, le papier et emballage dans un autre, nous allégeons déjà beaucoup notre poubelle. Un dernier réflexe nous permet de la charger moins, à savoir la mettre dans composte ses biodéchets (épluchures de légumes et autres déchets compostables). Pour ce faire, les particuliers peuvent compter sur l’aide de leur municipalité.

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Car depuis le 1er janvier 2024, les communes françaises ont l’obligation de proposer aux ménages une solution de tri des biodéchets. Installation de bornes collectives, livraison de composteurs individuels par la mairie… Des solutions existent pour accompagner les habitants. À cet effet, Toulouse Métropole a par exemple déjà déployé dix bornes de collecte dans le quartier du Grand Noble à Blagnac. Les biodéchets ainsi collectés seront ensuite transformés en biogaz et en engrais naturel.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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