Décès d’un lycéen pendant le bac à Lille : réactivité des encadrants, enquêtes ouvertes… ce que l’on sait des circonstances

Nadir Bekkadour avait 19 ans. Ce lycéen qui a passé le bac est décédé lors d’un calvaire. Il n’a pas survécu à une crise cardiaque. Les adultes encadrant l’événement ont-ils manqué de réactivité ? C’est ce qu’affirment plusieurs candidats. L’Éducation nationale et la Justice ont ouvert une enquête.

Ce qui s’est passé ?

Des élèves de terminale venus de toute la France ont passé les épreuves du baccalauréat spécialité. C’était aussi le cas de Nadir, un étudiant de 19 ans, qui passait l’épreuve d’économie pour son bac STMG au lycée Gaston-berger de Lille. A peine le calvaire avait-il commencé mardi après-midi que l’adolescent tomba de sa chaise et fut victime d’un infarctus.

Comment les adultes ont-ils réagi ?

80 étudiants ont participé au test d’économie. Plusieurs étudiants présents disent que les huit adultes qui ont supervisé l’examen ont manqué de réactivité. Ils interdisaient aux étudiants, selon ces témoignages, d’allumer leur téléphone pour appeler à l’aide et de sortir de chez eux pour aider Nadir. « On nous a dit qu’il ne fallait pas se lever parce qu’on passait le bac », raconte un élève à Actualités Lille. L’adolescent est resté seul, allongé sur le sol, pendant de longues minutes. Alertés, les pompiers sont arrivés une vingtaine de minutes plus tard. Nadir a été amené au CHR de Lille où il est décédé vers 19 heures

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L’élève a-t-il vraiment été laissé seul pendant 20 minutes ?

C’est la version de plusieurs candidats présents dans la salle. L’enquête devrait le confirmer. Interrogé par nos confrères de La voix du Nord, le chef de la cellule des urgences médico-psychologiques du SAMU du Nord explique que l’étourdissement d’un événement grave fait souvent perdre la notion du temps. « En situation de stress aigu, la perception du temps et de l’espace est faussée. Les secondes peuvent ressembler à des minutes voire des heures », explique le Dr François Ducrocq.

Qui était cet étudiant ?

Nadir venait de fêter ses 19 ans. Il était arrivé d’Oran en Algérie à l’âge de 3 ans pour se faire soigner en France. L’adolescent, qui n’avait initialement pas 5 ans d’espérance de vie, portait un stimulateur cardiaque. L’association « Un enfant, mon combat », qui suit des adolescents comme Nadir, évoque sur France 3 Nord-Pas-de-Calais un enfant « adorable » qui « a toujours eu le sourire ».

Une enquête est-elle ouverte ?

Le parquet de Lille a décidé d’ouvrir une enquête sur les causes du décès. Carole Etienne veut déterminer « très exactement les causes et les circonstances du décès », explique-t-elle à La voix du Nord.

Comment réagit l’Éducation nationale ?

Pap Ndiaye, le ministre de l’Éducation nationale, a décidé d’ouvrir une enquête administrative. Il saisit l’inspection générale pour faire la lumière sur les circonstances. Les résultats sont attendus d’ici un mois. Pap Ndiaye visitera l’école lundi.

Suite au décès d’un élève du lycée Gaston Berger de Lille, j’ai saisi l’Inspection Générale pour une enquête administrative afin de clarifier les conditions de sa prise en charge avant l’arrivée des secours. Je renouvelle mes condoléances à sa famille et à la communauté éducative. pic.twitter.com/APMkbvRe6f

— Pap Ndiaye (@PapNdiaye) 23 mars 2023

Les gestes de premiers secours auraient-ils pu sauver Nadir ?

Nadir a apparemment succombé à une crise cardiaque. « La prise en charge rapide de l’infarctus du myocarde permet de limiter les séquelles, explique le site Ameli. « C’est la rapidité d’intervention qui fait la différence ». La pratique d’un infarctus – même sans bien connaître les gestes – l’utilisation d’un défibrillateur cardiaque et bien sûr l’appel au 18 ou 15 peut permettre la survie de la victime. »Le pire est de ne rien faire », conclut le site de l’Assurance-maladie.