Décès d’Henri Leclerc, célèbre avocat et défenseur des droits de l’homme

DÉCÈS – Ses combats continueront d’inspirer. Henri Leclerc, avocat et infatigable défenseur des droits de l’homme, est décédé ce samedi 31 août à Villejuif (Val-de-Marne), à ​​l’âge de 90 ans, a annoncé sa fille, Aline Leclerc. L’avocat français, qui a notamment plaidé pour la défense de François Besse, Richard Roman et Jacques Viguier, est décédé « Samedi à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif suite à un AVC »a déclaré sa fille à l’AFP.

Comme de nombreux autres avocats, l’ancienne figure du barreau et ministre de la Justice démissionnaire Éric Dupond-Moretti a rendu hommage à sa mémoire sur X, samedi soir : « Cher Henri, tu disais souvent +s’il n’en restait qu’un, ce serait moi+. Avec ta disparition, nous perdons un infatigable défenseur des libertés dont l’engagement et le talent auront marqué la barre et toute notre justice. J’adresse mes plus sincères condoléances à ses proches.

« Il était au-delà du plus grand. Il était l’avocat absolu. À jamais dans le cœur et l’esprit des avocats du Barreau de Paris. »a commenté la vice-bâtonnière du barreau de Paris, Vanessa Bousardo.

Un fervent défenseur avec une carrière impressionnante

Durant 65 ans, Henri Leclerc, fils d’un fonctionnaire des impôts et petit-fils d’instituteurs, a plaidé avec la même passion les grandes affaires criminelles et toutes les causes sociales, s’imposant comme une référence parmi ses pairs.

Son palmarès juridique est impressionnant : il a plaidé pour la défense de Charlie Bauer et François Besse – deux lieutenants de Mesrine -, Florence Rey, Richard Roman, Hélène Castel, Jacques Viguier, Véronique Courjault, Dominique de Villepin dans l’affaire Clearstream. Il est intervenu comme partie civile dans l’affaire Omar Raddad, a défendu Dominique Strauss-Kahn dans l’affaire Carlton à Lille.

Mais lorsque Henri Leclerc débute dans la profession, son engagement politique le conduit vers d’autres combats. fermement à gauche » :à partir de 1956, en pleine guerre d’Algérie où il est lui-même envoyé servir, il défend les militants du FLN et du MNA (Mouvement national algérien).

Après eux, ce sont les étudiants de Mai 68 – il fut notamment l’avocat de Cohn-Bendit, Geismar, Sauvageot -, les mineurs du Nord, les pêcheurs bretons, les paysans en lutte, le journal Libération fondé par Jean-Paul Sartre… Henri Leclerc, avec sa silhouette massive et ses sourcils broussailleux, devient l’avocat de toutes les causes sociales.

De 1995 à 2000, il préside la branche française de la Ligue des droits de l’homme, dont il est toujours président d’honneur.

Il a prononcé son plaidoyer final en décembre 2020 devant la 1ère chambre civile du tribunal de Paris.

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