Décès de Yan Morvan, photojournaliste d’extrême gauche – Libération
Disparition
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Il avait couvert de multiples conflits, infiltré des gangs ou encore le monde du sexe, connu Guy Georges… Le photographe imprévisible, récompensé par deux World Press Photos, est décédé vendredi 20 septembre à l’âge de 70 ans.
C’était une figure du photojournalisme, une grande gueule, un provocateur et un vrai tendre. Yan Morvan est décédé vendredi 20 septembre à l’âge de 70 ans, des suites d’un cancer. Le photographe imprévisible, complexe et attachant, irritant et plein d’humour, ne vivait que pour l’information et le terrain, les sujets difficiles, le goût du risque et des laissés-pour-compte, des voyous et des bandits. Encore récemment en Israël ou en Ukraine, couvrant la guerre du côté russe puisqu’il n’avait pas eu accès au côté ukrainien, Yan Morvan avait le reportage dans le sang. Auréolé de deux World Press Photos, il a aussi couvert la guerre du Liban, les années Thatcher, les années de plomb en Irlande, les conflits en Ouganda, au Mozambique, au Rwanda, en Afghanistan ou en Bosnie mais il aimait surtout se plonger dans les marges, auprès des Hells Angels à Paris ou des prostituées de Bangkok. C’est ce goût de l’infiltration qui l’a conduit en 1995 à explorer Paris Match squats, où Guy Georges (dit « Jo ») devient son assistant photographe, et parfois même son modèle, bien avant « le tueur de l’est parisien » L’ADN ne trompe pas. Yan Morvan a même raconté comment il avait été retenu captif pendant trois semaines par le tueur en série et un informateur tout aussi dangereux. Restent ces étonnantes photos du criminel accroupi, arme à la main droite et foulard sur le nez. « Deux choses m’ont impressionné chez Yan, rapporte le photographe Eric Bouvet. Il aimait le