En 60 ans, les Soufflet père et fils ont transformé une petite entreprise céréalière de l’Aube en l’un des leaders mondiaux de la malterie et l’un des principaux meuniers-boulangers français.
Son nom était indissociable de son empire : Michel Soufflet, qui a bâti le premier géant français du négoce de céréales, est décédé dimanche à l’âge de 94 ans, a-t-on appris lundi auprès du groupe InviVo, qui a racheté Soufflet en 2021. En 60 ans, les Soufflet, père et fils, ont transformé une petite entreprise céréalière de l’Aube en l’un des premiers malteurs mondiaux et l’un des principaux meuniers-boulangers français, avec près de 7.000 salariés dans 19 pays, de la semence à la boulangerie.
Avant de devenir « le roi des céréales »Michel Soufflet avait fait ses preuves dans son Aube natale : il avait repris la petite entreprise céréalière familiale en 1957, après le décès de son père. « J’étais chauffeur, j’étais l’homme à tout faire, j’étais l’aide-ménagère, nous n’étions pas nombreux à l’époque, nous étions sept. »Michel Soufflet l’a déclaré à l’AFP en 2018.
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Acquisition par inVivo en 2021
Très vite, il cherche à améliorer la récolte. À l’époque, se souvient-il, « Les agriculteurs mettaient le grain dans des sacs, les sacs dans des charrettes tirées par des chevaux et ils le ramenaient à la ferme. J’ai réalisé que si nous proposions un moyen de transporter la récolte de manière plus économique, cela nous permettrait de gagner des clients. »Il achète alors son premier camion-benne, capable de ramasser au pied de la moissonneuse-batteuse, et crée un service de collecte et de transport de grains, du champ au silo, jusqu’à Rouen – premier port d’exportation de céréales. Soufflet construit rapidement son premier silo, sa première malterie, et s’agrandit. Dans les années 1980, l’entreprise familiale figure déjà parmi les premiers exportateurs français de céréales et ouvre des filiales en Europe de l’Ouest, puis à la fin des années 1990 à l’Est, en Russie, au Kazakhstan et en Ukraine.
Pourtant farouchement attaché à son indépendance, Michel Soufflet décide avec son fils, Jean-Michel – à la tête du groupe depuis 2001 -, en l’absence de successeur, de chercher un repreneur : ils choisissent de s’associer avec l’union de coopératives agricoles InVivo, privilégiant « une solution franco-française »Cette alliance va faire d’InVivo un géant européen : son chiffre d’affaires, de 12,4 milliards d’euros en 2022-23, a plus que doublé depuis l’acquisition de Soufflet fin 2021. InVivo emploie 14 500 salariés, est devenu le leader mondial du malt et est actif dans le courtage en grains, la vente de produits pour les agriculteurs, le secteur agroalimentaire et la distribution avec les magasins Jardiland et Gamm Vert et le réseau de boulangeries artisanales Louise.
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