Décès de Jacques Boudet, acteur de Robert Guédiguian vu dans Plus belle la vie – Actu Cinéma
L’acteur français Jacques Boudet est décédé à l’âge de 89 ans. Acteur de théâtre et acteur fétiche du cinéaste Robert Guédiguian, il était l’un des visages emblématiques du cinéma français.
Jacques Boudet est décédé dans la nuit du 14 au 15 juillet à l’âge de 89 ans, a confirmé son agent à l’AFP (via Ouest de la France). Acteur fétiche de Robert Guédiguian, avec qui il avait tourné plus d’une dizaine de longs métrages, il était un visage célèbre du cinéma.
L’actrice Ariane Ascaride, qui a tourné plusieurs films avec lui devant la caméra de Robert Guédiguian, a déclaré sur Facebook :
Il était élégant, il était distrait, il nageait avec un style très particulier, il était excessivement cultivé. C’était un merveilleux comédien aimé de tous. Il profitait du feu d’artifice du 14 juillet pour aller danser sur les étoiles… C’était mon ami, si attentionné et délicat, nous avons fait tant de choses ensemble !
Boudet : le succès au théâtre
Acteur de théâtre, Jacques Boudet connaît un grand succès dans les années 1980 avec Exercices de style de Queneau, mis en scène par Jacques Seiler. Mais il apparaît au cinéma en 1971 dans la comédie La Coqueluche, puis enchaîne les petits rôles.
Il apparaît dans plusieurs œuvres marquantes du cinéma français, comme L’important de Zulawski et Une étrange affaire de Granier-Deferre. En 1984, il incarne le duc de Guermantes dans L’Amour de Swann, adaptation de l’œuvre de Proust par le réalisateur allemand Schlöndorff.
L’acteur préféré de Robert Guédiguian
Jacques Boudet a travaillé avec des cinéastes aussi prestigieux que Blier, Tavernier, Lelouch ou Besson, mais c’est grâce au conteur estaquien Robert Guédiguian qu’il a connu la célébrité. L’acteur rejoint la « famille » du réalisateur marseillais dès le deuxième long métrage de ce dernier, Rouge midi en 1983, et on retrouvera par la suite sa verve et sa bonhomie dans presque tous ses films.
Il forme ainsi un couple tendre et malicieux avec Pascale Roberts dans Marius et Jeannette et La Ville est tranquille. Vieux loup de mer aux allures de Philippe Noiret – dont il incarne aussi le frère dans Père et fils de Michel Boujenah -, il retrouve son réalisateur fétiche en 2004 pour Mon père est ingénieur, dans lequel sa fille est la muse du cinéaste, Ariane Ascaride.
Comédie populaire et drame politique
En 2006, il incarne le sénateur mafieux opposant à Isabelle Huppert dans L’Ivresse du pouvoir de Claude Chabrol. Pour Olivier Nakache et Eric Toledano, il incarne le père accapareur de Jean-Paul Rouve dans Nos jours heureux, et jouera un rôle similaire trois ans plus tard (toujours avec Rouve) dans Le Coach.
Sophie Marceau fait appel à lui pour son deuxième long-métrage en tant que réalisatrice : La Disparue de Deauville (2007), puis il incarne le père de la « femme blanche devenue noire » Agathe Cléry. Il participe à Lady Jane, nommé à l’Ours d’or à Berlin, avant d’incarner à nouveau un père : celui de Jacques Gamblin dans Le Nom des gens de Michel Leclerc.
Poursuivant sa carrière auprès de réalisateurs de renom, il travaille notamment pour Jean-Pierre Améris (Les Emotifs anonymes) et Pierre Schoeller (L’Exercice de l’Etat). Il tourne également à la télévision dans plusieurs téléfilms et séries, dont Plus Belle la vie, dans lequel il incarne Gaston Domert, un SDF en réalité riche mafieux.
Fidèle avant tout
Après Les Adieux à la Reine de Benoît Jacquot, il travaille à deux reprises pour son ami devenu réalisateur Jean-Paul Rouve dans Les Souvenirs puis Lola et ses frères, retrouve Michel Leclerc pour La Lutte des classes et Robert Guédiguian pour La Villa et Et la fête continue !
En 2024, il signe ses deux derniers films, Petite Fille Bleue, sur l’écrivaine et photographe française Carole Achache, et Paternel, l’histoire d’un prêtre découvrant qu’il est père d’un enfant.