Décès de Fred Dewilde, auteur de bande dessinée et survivant du Bataclan, à l’âge de 58 ans
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Fred Dewilde, survivant du Bataclan
BATACLAN – Sa vie bascule dans la nuit du 13 novembre 2015, alors qu’il assiste au concert des Eagles of Death Metal. Plus de huit ans après les attentats du Bataclan, des terrasses et de Saint-Denis qui ont fait 130 morts, Fred Dewilde a choisi de mettre fin à ses jours. L’annonce de sa disparition a été faite par ses proches et par l’association Life for Paris, auprès de laquelle il s’est engagé depuis.
Life for Paris a partagé sur le réseau social X une lettre écrite par la famille de Fred Dewilde. Le texte explique que l’auteur de bande dessinée a mis fin à ses jours le 5 mai après des années de lutte contre « ses traumatismes », qu’il avait d’ailleurs abondamment documenté dans ses bandes dessinées.
» Son immense appétit de vie porté par l’amour qu’il donnait autant qu’il recevait, son énergie communicative, son humour caustique, ses œuvres poignantes, ses projets pleins de tiroirs furent fauchés en une nuit par un insurmontable pulsion suicidaire, nous faisant sourd à tout avenir », peut-on encore lire dans le texte.
A l’origine de cette pulsion suicidaire pour ses proches, les cicatrices indélébiles laissées par les attentats de 2015. » Nous, sa famille, sommes sous le choc et dévastés par la violence avec laquelle ce poison sournois répandu par les terroristes du 13 novembre 2015 l’a frappé sans relâche après plus de 9 ans de résistance acharnée. Ils l’ont tué une seconde fois, sans aucune seconde chance de survie. »
Fred Dewilde, des bandes dessinées pour guérir
En 2016, environ un an après la soirée tragique, Fred Dewilde sort la bande dessinée Mon Bataclan (Le meilleur). Accompagnée de 22 pages de témoignages, l’ouvrage retrace l’événement depuis l’intérieur de la salle, tel que Fred Dewilde l’a vécu. A travers un dessin en noir et blanc, et des terroristes représentés sous forme de squelettes, il décrit ses souvenirs, ses traumatismes (« Nous ne sommes rien d’autre qu’une masse grouillante de vivants, de blessés, de morts, une masse de peur, hurlant de terreur »), mais aussi sa rencontre avec sa voisine Elisa.
Dans la deuxième partie de l’album intitulée Vivez à nouveau, il aborde la difficulté de continuer à avancer après avoir frôlé la mort. Dans une deuxième bande dessinée écrite après les attentats de Nice en juillet 2016 La morsureil a également abordé l’importance de refuser la haine.
Dans une interview avec HuffPost en 2019, Fred Dewilde confiait : « J’essaie de continuer à vivre depuis 4 ans. Les moyens de reconstruction dont nous disposons sont malheureusement insuffisants. Avec le peu d’aide psychologique dont nous disposons, nous allons nous attaquer à un problème de santé publique dans les années à venir. » Il avait aussi dormi dans une pièce de théâtre (co-écrite avec Franck du groupe de musique Cap’tain Boogy), et intitulée Guéris ma viece que signifiait vraiment être un survivant.
Si vous êtes inquiet pour un proche ou si vous avez des idées suicidaires, vous pouvez appeler le 3114. Gratuit, ce service propose une écoute professionnelle et confidentielle, 24h/24 et 7j/7, par des infirmières et des psychologues spécifiquement formés.
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