Disparition
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Figure incontournable du rock libertaire avec ses groupes Alpes et 2 Bis, la chanteuse a marqué la variété par sa musique turbulente et électrique. Elle est décédée dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 août, à l’âge de 82 ans.
Coincée entre Hugues Aufray et Eddy Mitchell, en plein milieu du dernier rang, Catherine Ribeiro apparaît en juin 1966 sur la photo de classe de Salut les gars, grenade toujours épinglée de cette France gaulliste en pleine couvade insurrectionnelle. Mèche brune tombant sur son visage, regard sombre et obtus, la petite Portugaise de la banlieue lyonnaise attend son heure, quand les transistors lâchent Nuit et ventun joli et anodin plaidoyer d’une fille qui n’attend, banalement, qu’un amant, bijou pop et folk de son troisième EP sur Barclay.
A l’époque, rapidement classée entre Françoise Hardy et Marie Laforêt, elle pourrait bien reprendre Dylan (C’est fini maintenant, bébé bleu devenu C’est fini entre nous) ou Pete Seeger (Les cloches de Rhymney devenu Les cloches de la vallée), son potentiel inflammable est encore secret, et il faudra l’étincelle de 68 pour le transformer en l’embrasement le plus ardent et le plus incontrôlé du rock français des années 70.
Rencontre en 2013 avec la chanteuse
Dans le rôle de l’artificier, on retrouve Patrice Moullet, frère du cinéaste Luc Moullet, rencontré en 1963 sur le tournage de Carabiniers de Godard où ils jouent tous les deux les rôles principaux