Un exercice militaire « majeur », réunissant les armées du Niger, du Mali, du Burkina Faso, du Tchad et du Togo, est en cours depuis le début de la semaine dans l’ouest du Niger, proche du Mali, a annoncé dimanche le ministère nigérien de la Défense. Dans cette zone où sont actifs des groupes jihadistes, un « exercice national de grande envergure est en cours depuis lundi au centre d’entraînement des forces spéciales » de Tillia, indique le ministère dans un communiqué.
Le centre d’entraînement des forces spéciales de Tillia, qui accueille l’exercice, a été financé par l’Allemagne et est opérationnel depuis juillet 2021 près de la frontière malienne, théâtre d’attaques récurrentes et meurtrières de jihadistes affiliés au groupe étatique. Islamique et Al-Qaïda. Cet exercice, qui résulte d’un « partenariat militaire entre le Niger et des pays amis comme le Mali, le Burkina Faso, le Togo et le Tchad », comprend des « manœuvres tactiques » et des « initiatives visant à renforcer les liens avec les populations locales », souligne le ministère.
Il s’agit des premières manœuvres militaires conjointes de ce type entre les cinq pays, tous confrontés à des degrés divers de violence jihadiste. Le Togo est l’un des pays d’Afrique de l’Ouest qui a adopté un ton plus conciliant avec les régimes militaires arrivés au pouvoir grâce aux coups d’État au Mali, au Burkina et au Niger. Ces trois pays ont quitté la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) au début de l’année pour former leur propre organisation, baptisée Alliance des États du Sahel (AES), et ont annoncé en mars la création d’une force militaire conjointe antijihadiste.
Tournant le dos à leurs partenaires traditionnels, notamment l’ancienne puissance coloniale France, ils ont renforcé leurs liens notamment avec la Russie. Cet exercice, qui s’achèvera le 3 juin, est initié « dans le but de renforcer les capacités opérationnelles » et « la résilience des forces armées de l’AES face à toutes les menaces potentielles », explique le ministère.