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Début des négociations de trêve au Qatar, le Hamas affirme avoir dépassé les 40 000 morts

Les négociations pour une trêve dans la bande de Gaza ont débuté jeudi à Doha, alors que le Hamas a annoncé que plus de 40 000 Palestiniens étaient morts après dix mois de guerre.

Des négociations doivent se tenir jeudi 15 août au Qatar en vue d’une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, où plus de 40.000 Palestiniens ont été tués en dix mois de guerre, selon le mouvement islamiste.

Ce nouveau cycle de négociations indirectes se tient à l’appel des médiateurs – le Qatar, les États-Unis et l’Égypte – alors que les craintes d’une escalade militaire au Moyen-Orient grandissent.

Un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, qui s’affrontent dans la petite bande côtière depuis que le mouvement palestinien a attaqué le sol israélien le 7 octobre, est fortement réclamé par la communauté internationale.

Le président Joe Biden a déclaré qu’un cessez-le-feu pourrait empêcher une attaque iranienne en réponse à l’assassinat, que Téhéran impute à Israël, du chef du Hamas Ismail Haniyeh dans la capitale iranienne le 31 juillet.

« Plus de temps à perdre »

M. Biden a toutefois reconnu que les négociations pour une trêve deviennent « difficiles » après des mois d’impasse.

Mercredi, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken et le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdulrahman Al-Thani ont appelé toutes les parties à ne pas les « saper », un avertissement voilé adressé à l’Iran, au Hamas et à Israël.

Il n’y a « plus de temps à perdre », a déclaré le même jour à Beyrouth l’émissaire américain Amos Hochstein, alors qu’un cessez-le-feu pourrait aussi mettre un terme aux échanges de tirs meurtriers entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais, allié du Hamas et de Téhéran.

Les nouveaux pourparlers de cessez-le-feu reposent sur un plan annoncé par Joe Biden le 31 mai. Une première phase prévoit une trêve de six semaines accompagnée d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, et la libération d’otages – enlevés lors de l’attaque du Hamas – en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Elles se dérouleront en présence du directeur de la CIA, William Burns, selon une source américaine proche des négociations, ainsi que des chefs du Mossad, le service de renseignement israélien, et du Shin Bet, le service de sécurité intérieure, selon le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Le Hamas « n’ira pas »

« Nous n’irons pas à de nouveaux cycles de négociations », a déclaré jeudi à l’AFP Bassem Naim, membre du bureau politique du Hamas, un mouvement qui répète vouloir que le plan Biden soit mis en œuvre, sans prendre part à de nouvelles discussions.

Après l’attaque du 7 octobre qui a fait 1.198 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes, Israël s’est engagé à détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu’il considère comme une organisation terroriste, tout comme les États-Unis et l’Union européenne.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 111 sont toujours détenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l’armée.

L’attaque du 7 octobre a entraîné l’évacuation de milliers de familles israéliennes vivant près de Gaza. Sur les plus de 50.000 habitants évacués, 80% étaient rentrés chez eux entre mars et juillet, a indiqué jeudi le bureau chargé de ces familles.

Plus de 40 000 morts

L’offensive de représailles israélienne a fait au moins 40.005 morts, selon les données publiées jeudi par le ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas, qui n’a pas fourni de détails sur le nombre de civils et de combattants tués.

Les tensions régionales ont redoublé après l’assassinat d’Ismaïl Haniyeh, et celui, le 30 juillet, de Fouad Chokr, le chef militaire du Hezbollah, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth.

L’Iran a rejeté mardi l’appel de plusieurs pays occidentaux à cesser d’attaquer Israël. Ses alliés au Liban, en Irak et au Yémen ont également menacé de riposter aux meurtres de Haniyeh et Shokr.

Le président israélien Isaac Herzog a déclaré que son pays restait « en état d’alerte maximale ».

Dans le cadre des efforts en cours pour désamorcer la situation, le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné est attendu à Beyrouth jeudi.

La guerre a plongé le territoire palestinien, assiégé par Israël, dans un désastre humanitaire et entraîné le déplacement de la quasi-totalité de ses 2,4 millions d’habitants.

« Un cessez-le-feu pour toutes les filles et les femmes de Gaza, c’est aussi leur rendre un peu de dignité », a déclaré jeudi sur X Philippe Lazzarini, le directeur général de l’agence de l’ONU chargée des réfugiés palestiniens (UNRWA), déplorant qu’elles « peuvent souvent passer des mois sans prendre de douche, enchaînant plusieurs cycles menstruels sans se laver ».

François Blanchard avec l’AFP

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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