Début de semaine hésitant à la Bourse de Paris avant une série d’indicateurs importants pour la politique monétaire de la Fed
La Bourse de Paris peine à maintenir la dynamique certes faible de vendredi dernier en ce début de semaine. Les volumes d’échanges sont bien plus faibles en pleine période de vacances d’été, mais les opérateurs encore présents ne manqueront pas de réagir aux statistiques à venir qui mettront à l’épreuve la santé des plus grandes économies mondiales.
Le CAC 40, qui gagnait jusqu’à 0,52% en matinée, reculait de 0,2% à 7.254,3 points ce lundi à mi-séance et les volumes d’échanges s’élevaient à seulement 340 millions d’euros. Le Dax à Francfort était stable et le FTSE à Londres gagnait 0,3%, porté par BT (+6%), après l’annonce du rachat par l’Indien Bharti Global d’Altice UK d’une participation majoritaire (24,5%) dans le groupe britannique de télécommunications. Outre-Atlantique, les futures boursiers montaient légèrement.
La volatilité qui a frappé les marchés la semaine dernière, alimentée par un rapport sur l’emploi plus faible et par les craintes que la Fed ait attendu trop longtemps pour réduire ses taux d’intérêt, s’est quelque peu atténuée. L’indice Vix, qui mesure la volatilité implicite du S&P 500, s’est largement retiré de son pic de mars 2020 (les premiers jours de la pandémie) atteint lundi dernier. Le ciel n’est pas encore complètement dégagé, mais plusieurs raisons nous portent à croire qu’une mer relativement calme nous attend. « Nous nous attendons à une reprise plus forte », ont déclaré les analystes de Nomura dans une note, citant l’apaisement des craintes d’une récession américaine et la réduction des risques liés à une politique monétaire plus stricte de la Banque du Japon comme raisons d’être optimiste.
Il n’est toutefois pas certain que le calme relatif perdurera tout au long de la semaine, les données sur les prix à la consommation aux États-Unis publiées mercredi étant le principal moteur de volatilité cette semaine, après les prix à la production mardi et avant les ventes au détail jeudi. Les traders s’attendent à ce que le S&P 500 progresse ou baisse de 1,2 % en fonction des déclarations du ministère du Commerce, selon Citigroup. Les IPC généraux et de base devraient tous deux avoir augmenté de 0,2 % par rapport à juin, selon le consensus Bloomberg. Bien que les deux accélérations soient faibles, les chiffres annuels devraient ralentir. La Fed devrait actuellement réduire les coûts d’emprunt d’un quart de point en septembre et de 100 points de base sur l’ensemble de l’année, selon l’outil FedWatch du CME Group.
Une vente précipitée ou bien fondée ?
Des prévisions très ambitieuses par rapport aux dernières projections de la Fed, qui tablait en juin sur un seul assouplissement en 2024. La réunion de septembre sera d’ailleurs surveillée de près pour cette raison, à savoir si elle accroît ou non l’ampleur de l’assouplissement monétaire attendu dans l’année. La gouverneure Michelle Bowman, en tout cas, ne semble pas prête à voter une baisse des taux en septembre, ayant insisté ce week-end sur les risques d’inflation et la solidité du marché du travail.
Les rapports trimestriels de certains des plus grands détaillants américains, dont Home Depot (mardi) et Home Depot (jeudi), seront examinés de près pour obtenir plus d’informations sur le comportement des consommateurs américains.
« Une nouvelle série de bonnes données (sur l’inflation) pourrait contribuer à apaiser les craintes d’une perte de contrôle de la Réserve fédérale. Les investisseurs ont tiré des conclusions hâtives sur l’économie et ils vont maintenant analyser un nouveau lot de données pour juger du bien-fondé de la vente massive de la semaine dernière, a déclaré Callie Cox, directrice de la stratégie chez Ritholtz Wealth Management. Les ventes au détail et les bénéfices pourraient montrer que les craintes d’un ralentissement du marché de l’emploi sont exagérées (…) Nous n’avons pas vu beaucoup de détails alarmants sur le consommateur américain jusqu’à présent, il est donc important de considérer l’ensemble des données sur les dépenses au lieu de paniquer à cause d’un rapport sur l’emploi tiède. »
Au-delà des États-Unis, d’autres faits marquants seront observés dans les jours à venir, notamment les chiffres de l’inflation des salaires au Royaume-Uni, la production industrielle et les ventes au détail en Chine, ainsi que les décisions des banques centrales de Norvège et de Nouvelle-Zélande.