De Soros au Brexit, les paris fous du gentleman trader de la City

Publié le 25 janvier 2023 à 11 h 56Mis à jour le 25 janvier 2023 à 12:12
Le gentleman se distingue par son calme et son stoïcisme face aux maux qu’il ne peut éviter, ses bonnes manières et sa courtoisie envers tous ceux qu’il rencontre. Peut-on rester un gentleman quand on est gestionnaire de fonds spéculatifs à la City, où tous les coups sont permis ? La famille de riches industriels de Robin Crispin William Odey avait tenté de le dissuader de faire du commerce, activité indigne d’un jeune homme bien né. Pour rembourser ses dettes, elle a dû vendre sa propriété de 4 000 hectares, qu’elle possédait depuis 1720, lorsqu’il est diplômé d’Oxford. De ce drame familial est née une vocation, l’appel de la finance. L’aristocrate du Yorkshire a répondu en allant lancer les dés sur le tapis vert de la Bourse de Londres. Il s’est juré de faire fortune dans la Cité pour laver l’affront du destin à son clan.
Quarante ans après son arrivée dans la capitale de la finance, ce membre du White’s Club, le plus ancien club de gentlemen anglais (1693) et le plus exclusif (parrainage par 35 membres, admission à 85 000 livres sterling) vient de vivre sa meilleure année. Sa fortune pourrait franchir la barre du milliard de livres sterling. Le fonds de Crispin Odey a rapporté 152% en 2022.