De retour au Matmut, Carroll sauveur, Lopez s'accroche... La folle saison de Bordeaux continue
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De retour au Matmut, Carroll sauveur, Lopez s’accroche… La folle saison de Bordeaux continue

De retour au Matmut, Carroll sauveur, Lopez s’accroche… La folle saison de Bordeaux continue

Devant 10 000 supporters samedi en quatrième division, les Girondins ont tenu le coup (2-2) face aux Voltigeurs de Châteaubriant grâce à un doublé de la recrue star Andy Carroll. Incroyable.

Les producteurs de Netflix ont eu la bonne idée, à l’été 2017, de suivre le quotidien du club anglais de Sunderland après sa relégation en deuxième puis troisième division. Une série similaire dans les coulisses des Girondins de Bordeaux ne manquerait pas de piquant. Depuis dix ans, chaque nouvelle année offre son lot de folles aventures et de rebondissements fracassants, tandis que les Marine et Blanc s’enfoncent dans les profondeurs du football français.

Cette saison 2024-2025 va battre tous les records. Le divertissement est désormais quotidien. Un jour, une histoire. Et le tragique a laissé place au burlesque. Exemple ce week-end. Relégués administrativement en National 2 (quatrième division) cet été après deux saisons en Ligue 2, les Girondins affrontaient les Voltigeurs de Châteaubriant. Un nom improbable pour une équipe coriace, qui a longtemps mené 2-0. Bordeaux a été sauvé par un doublé… d’Andy Carroll. L’attaquant anglais de 35 ans avait signé son contrat seulement trois jours plus tôt et n’avait qu’une seule séance d’entraînement à son actif.

Acrobaties financières

Le transfert est peu probable pour cet ancien joueur de Newcastle, Liverpool et West Ham, qui compte 9 sélections avec l’équipe nationale d’Angleterre. Mais les débuts sont en tout cas réussis. Le grand joueur britannique (1,93 m) a délivré les 10 000 spectateurs bordelais d’un coup de tête furieux. Une affluence historique pour la N2, qui s’explique par le grand retour au Matmut Atlantique après deux matches à huis clos dans le petit stade Sainte-Germaine du Bouscat, à quelques kilomètres de là. Exonérés de loyer, les dirigeants bordelais ont décidé de payer les frais de fonctionnement de leur stade – environ 50 000 euros par match. Ils utiliseront pour cela l’enveloppe de 240 000 euros que SBA, l’exploitant du Matmut, leur donne dans le cadre du naming.

Ce n’est pas la première ni la dernière des acrobaties financières que les temps difficiles imposent. Le bricolage est devenu la norme. Il a fallu, en quelques semaines, reconstruire entièrement un effectif et un personnel vidé par la perte du statut professionnel. Selon les informations de Sud-OuestLe nouvel entraîneur Bruno Irlès a signé un contrat d’un mois seulement, avec une licence d’entraîneur délivrée par la Fédération. Il en va de même pour son adjoint, Dado Prso. Un arrangement curieux mais nécessaire, pour ne pas mettre en péril le plan social. Près de 100 salariés quitteront le club dans le courant du mois d’octobre.

Baysse et Mavuba assurent le renfort

Dans le sens inverse, une trentaine de joueurs de tous horizons ont posé leurs valises en Gironde pour tenter leur chance. Parmi eux, quelques vétérans dont Cédric Yambéré, Younès Kaabouni, Driss Trichard et Malick Seck sont revenus par amour du maillot. Les joueurs se répartissent entre la N2 et la N3, où évolue l’équipe réserve. Cette dernière occupe la dernière place du classement avec un total de -1 point (retrait de points après avoir déclaré forfait lors de la première journée). Samedi, elle a été lourdement défait par le FC Bassin d’Arcachon (4-0) malgré la présence sur le terrain de Paul Baysse (36 ans) et Rio Mavuba (40 ans). Les deux vétérans ont pris une licence en plein été pour participer à la reconstruction de leur club de cœur.

Loin des terrains, où l’équipe première a péniblement récolté 3 points en 4 matches, le président-propriétaire Gérard Lopez s’emploie à parachever le redressement judiciaire. Et éviter la liquidation, synonyme de disparition du club. Mardi, le tribunal de commerce a approuvé le budget présenté par l’homme d’affaires hispano-luxembourgeois. Nouveau rapport d’étape le 29 octobre, après le plan social. Fortement contesté par les supporters, Lopez a réaffirmé Sud-Ouest son désir de ne pas « abandonner le navire» : «J’ai sauvé un club que je ne connaissais pas. Aujourd’hui, je veux faire revivre un club que je connais, qui déchaîne les passions. Je veux juste que le club se retrouve là où il doit être. Je n’ai pas d’agenda.”

Le retour, avec ou sans Gérard Lopez, prendra du temps. Il faudra peut-être une décennie pour revoir les Girondins de Bordeaux en Ligue 1. D’ici là, combien de crises, d’incidents, de mésaventures et d’intrigues ? Pour leur première sortie dans leur nouveau championnat, le 31 août face à Poitiers, les Marine et Blanc ont arraché le nul au bout du temps additionnel grâce à une tête victorieuse de… leur gardien, Lassana Diabaté. Un incroyable préambule à une saison (déjà) historique.

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