Margaux Fodéré / Crédits photos : Paul J. RICHARDS / AFP
Plus que jamais, l’or joue son rôle de valeur refuge, symbole de sécurité financière. Le cours du métal jaune s’est envolé de 20% depuis le début de l’année, et l’once dépasse désormais les 2.500 dollars, parallèlement aux fortes baisses des marchés financiers liées à la dissolution de l’Assemblée nationale.
C’est ce que l’économiste Philippe Chalmin appelle l’indice de la peur. « L’or est une matière première très particulière qui se nourrit du malheur des hommes. Plus les armes grondent dans le monde, plus l’instabilité est grande, plus les investisseurs cherchent refuge, et l’or est le refuge par excellence », a-t-il déclaré sur Europe 1.
Comment les banques centrales participent à l’appréciation de l’or
Le cours de l’or pourrait bien poursuivre sa hausse dans les prochains mois grâce aux banques centrales. En convertissant une partie de leurs réserves en or, elles participent activement à son appréciation. Mais ce sont surtout leurs choix en matière de taux d’intérêt qui pourraient bientôt renforcer la tendance, explique Philippe Chalmin.
« Ce qu’il faut retenir, c’est que l’or ne rapporte rien », souligne-t-il. « Quand les taux d’intérêt sont à zéro, mieux vaut avoir de l’or que d’acheter des bons du Trésor. En revanche, quand les taux d’intérêt sont élevés, à ce moment-là, investir dans l’or est moins intéressant », explique l’économiste. « Nous sommes dans une perspective de baisse des taux d’intérêt, et donc cela devrait plutôt pousser un certain nombre d’investisseurs à revenir vers l’or ».
Détentions d’ETF, produits indexés directement sur ce métal
De son côté, Laurent Schwartz, président du Comptoir national de l’or, voit aussi un autre vecteur d’appréciation du cours de l’or à l’avenir : les détentions d’ETF, des produits financiers directement indexés sur ce métal. « Ces détentions oscillent actuellement entre 2.500 et 3.000 tonnes d’or, ce qui est un plus bas depuis les records de 2022, post-Covid, où elles totalisaient près de 4.000 tonnes d’or », précise-t-il.
« Ce potentiel de consommation est un levier qui pourrait aussi amener le prix de l’or à des sommets historiques », poursuit Laurent Schwartz. Certains observateurs voient l’once d’or atteindre 3 000 dollars dès l’année prochaine.
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