Si la candidature de Donald Trump à la Maison Blanche risque d’être entachée par sa très récente condamnation, celle de l’actuel président Joe Biden pourrait également être mise à mal par un autre événement judiciaire. Cette dernière concerne son fils, Hunter Biden, dont le procès pour détention illégale d’arme s’ouvre ce lundi devant le tribunal fédéral.
Trois accusations
Le fils de 54 ans est accusé par les procureurs fédéraux d’avoir menti en remplissant des formulaires pour acquérir une arme à feu en 2018, dans lesquels il avait nié une dépendance à des drogues – notamment du crack – qu’il avait avoué ci-après. Un jury de Wilmington devra donc se prononcer sur deux chefs d’accusation relatifs à la réalisation éventuellement frauduleuse de documents nécessaires à l’achat d’une arme à feu, et un troisième sur la possession illégale de cette arme. Il l’a gardé pendant seulement 11 jours, avant que sa petite amie ne le jette à la poubelle.
S’il est reconnu coupable lors de son procès, Hunter Biden pourrait être condamné à une peine maximale de 25 ans de prison – dans la pratique, peu de personnes reconnues coupables d’infractions similaires se retrouvent derrière les barreaux.
Addictions et amour paternel
Hunter Biden, avocat de formation puis lobbyiste, est tombé dans l’alcoolisme et la drogue avant de sortir de ses tourments et peint désormais.
Joe Biden, même s’il n’a jamais évoqué en détail les déboires judiciaires de son plus jeune fils, l’a toujours assuré de son amour paternel. Mais les démocrates ne s’intéressent pas à l’actualité de ce procès – et aux éventuels propos que Joe Biden pourrait tenir à la presse à ce sujet – remplaçant les gros titres de la presse sur la condamnation de Donald Trump à New York.
Un livre au cœur du public
Durant les deux semaines d’audience prévues, il sera sans doute convoqué pour son livre Belles choses (2021), dans lequel il raconte la vodka bue à la bouteille, les déambulations nocturnes à la recherche de crack dans des supérettes miteuses, les tentatives de désintoxication ratées, les amours passagères avec la veuve de son frère…
Hunter Biden affirme avoir mis fin à quatre années de dépendance en 2019 – c’est-à-dire après l’achat controversé du revolver. Pourtant, en 2018, sur un formulaire d’achat d’arme à feu, il se décrit comme un non-toxicomane – une contradiction au cœur de l’argumentation de l’accusation, considérant qu’il s’agit d’un mensonge, puni par la loi américaine. Mais la défense conteste ce mensonge, arguant que Hunter Biden ne se considérait pas, au moment de remplir le formulaire, comme un toxicomane et souligne que le terme ne lui a pas été expliqué.
D’autres accords douteux à l’étranger pour le « talon d’Achille de Joe Biden »
Au Congrès, des élus républicains ont ouvert une enquête en impeachment contre Joe Biden, l’accusant d’avoir usé de son influence lorsqu’il était vice-président de Barack Obama (2009-2017) pour permettre à son fils Hunter de faire des affaires en Chine et en Ukraine. Mais aucune preuve n’a réellement été apportée à ce sujet, et la justice ne l’a pas inculpé à cet égard.
Hunter Biden a également été inculpé en décembre pour fraude fiscale, accusé d’avoir éludé, par le biais d’un « stratagème », l’obligation de payer 1,4 million de dollars d’impôts. Il a plaidé non coupable et un procès est attendu cette année en Californie. C’est ainsi qu’il se défend ici sur trois points.
Avec son passé semé d’addictions et d’anciennes aventures douteuses à l’étranger, Hunter Biden est l’une des cibles privilégiées des adversaires républicains de son père, à commencer par son prédécesseur Donald Trump, qui le considère comme le « talon d’Achille de Joe Biden ».