Les discours de plus en plus autoritaires de Donald Trump ne lui conviennent pas. Lors d’un meeting à Erie (Pennsylvanie) lundi soir, trois semaines avant l’élection du 5 novembre, Kamala Harris a tenté de mettre en garde contre la rhétorique de l’ancien président républicain.
« Donald Trump est de plus en plus instable et déséquilibré, il recherche un pouvoir incontrôlé », a déclaré le démocrate après avoir accusé le républicain de vouloir s’en prendre à ses adversaires – journalistes, juges et responsables électoraux inclus – qui « refuseraient de s’incliner » devant lui.
Elle a diffusé des extraits d’une intervention du milliardaire, qui affirmait qu’il fallait faire appel à « la Garde nationale », voire aux « militaires », contre « l’ennemi intérieur » des Etats-Unis, « les fous, les psychopathes d’extrême gauche ». « C’est l’une des raisons pour lesquelles je pense si fortement qu’un deuxième mandat de Trump représenterait un risque énorme pour l’Amérique, ce serait très dangereux », a déclaré lundi Kamala Harris.
Le candidat républicain à la présidentielle, qui a une nouvelle fois élevé d’un cran sa rhétorique anti-migrants, a également accusé dimanche le gouvernement Biden/Harris d’avoir « importé une armée d’immigrés illégaux » des « cachots du monde entier » lors d’un événement en Arizona.
Séduire l’électorat afro-américain
L’ancienne procureure de Californie a déployé lors de son meeting une série de propositions présentées plus tôt par son équipe et censées bénéficier directement aux hommes afro-américains. Après avoir assisté dimanche à un office religieux dans une église fréquentée majoritairement par des Afro-Américains à Greenville, en Caroline du Nord, le vice-président a accordé une interview, diffusée lundi, à un journaliste noir, Roland Martin.
Elle a réitéré son attaque formulée ces derniers jours sur le manque de transparence de Donald Trump quant à son état de forme physique. Le républicain de 78 ans refuse de rendre publique une évaluation médicale détaillée et a décliné l’offre d’un deuxième débat télévisé avec son rival. L’équipe de campagne de Donald Trump a réagi lundi en affirmant que Kamala Harris était dans « un état de désespoir complet (…) face à l’hémorragie au sein de catégories d’électeurs traditionnellement penchées du côté démocrate ».
Le candidat prévoit de rentrer en Pennsylvanie en milieu de semaine. Ses voyages de campagne la mèneront également au Michigan, à Détroit, à Grand Rapids, à Lansing et dans le comté d’Oakland, ainsi qu’au Wisconsin, à Milwaukee, La Crosse et Green Bay – deux autres États clés pour remporter les élections. .
L’issue du vote est plus incertain que jamais, les deux adversaires étant au coude à coude et l’écart semblant se réduire encore. Lors de l’élection américaine au suffrage indirect, la Pennsylvanie offrira une précieuse aubaine de 19 grands électeurs au vainqueur. Deux derniers sondages publiés ce week-end montrent que Donald Trump réduit très légèrement l’avance de son rival, qui peine à rassembler suffisamment de voix parmi les électeurs latino-américains et noirs. Les Afro-Américains ont voté à 90 % pour Joe Biden en 2020, un niveau qui est tombé à 78 % pour Kamala Harris selon un sondage d’opinion du New York Times/Siena College. D’où l’actuelle opération séduction du vice-président, qui aura 60 ans la semaine prochaine.