Plus de la moitié des Français ont eu trop chaud chez eux l’an dernier. Franceinfo a recueilli les témoignages de plusieurs d’entre eux.
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Logements mal isolés, villes mal adaptées et canicules plus fréquentes… Près de 55 % des Français déclarent avoir souffert de la chaleur dans leur logement pendant au moins 24 heures en 2023. Ce phénomène de « chaufferies » est mis en évidence dans le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre, publié mercredi 21 août. La fondation appelle les pouvoirs publics à s’attaquer à ce problème qui s’aggrave au fil des années.
Le ventilateur tourne de mai à fin septembre dans l’appartement de Marion, 45 m² situé dans l’est parisien. Malgré une belle hauteur sous plafond, « Il n’y a qu’une seule grande fenêtre et donc absolument aucun courant d’air »confie la jeune femme. Dans sa chambre en mezzanine, la chaleur est insupportable. « En été, il fait parfois presque 40 degrés. degrés dans la chambre au réveil. Il faut trouver des petits trucs pour se rafraîchir, même se mettre des serviettes mouillées sur le corps pour pouvoir dormir. Comme quoi c’est un peu technique ! elle réagit.
Marion incarne plusieurs profils particulièrement touchés par ces « boiler houses ». Elle est jeune, locataire et habite en ville. « Je pense surtout que nous vivons dans une ancienne usine, pas vraiment conçue pour être une habitation. C’est très beau, mais il fait très chaud. »elle dit.
Marion n’est plus un cas rare, s’inquiète Hélène Denise, chargée de plaidoyer sur les questions climatiques et énergétiques à la Fondation Abbé Pierre : « Depuis 2013, donc depuis presque dix ans, on constate une augmentation de 26% du nombre de personnes déclarant avoir trop chaud chez elles »Et cela concerne particulièrement les plus précaires, avec près de 40 % des ménages gagnant moins de 1 000 euros net par mois.
« Ce que nous demandonscontinue Hélène Denise, que la question de l’adaptation soit prise en compte dans les politiques de rénovation, que la question de la chaleur soit également intégrée dans le diagnostic de performance énergétique puis intégrée dans les critères de décence des logements locatifs. »
L’agent de plaidoyer regrette qu’actuellement, « lutter contre les tamis thermiques » concentrés « notamment sur la réduction de notre consommation énergétique, sur la décarbonation du système de chauffage, sur le maintien d’une température minimale dans les habitations pendant l’hiver, et pas assez pour s’adapter aux canicules malheureusement ».
« En plus d’isoler et d’améliorer la ventilation des logements, il faudrait commencer à installer des volets, penser à la protection solaire, installer des brasseurs d’air. Il faudrait aussi peut-être repeindre certaines façades et toitures avec une peinture plus claire, et planter plus de végétation dans les rues, les cours, les jardins et les balcons. »
Hélène Denise, chargée de plaidoyer sur les enjeux climat et énergie à la Fondation Abbé Pierreà franceinfo
« C’est une véritable urgence » pour Hélène Denise qui croit que « De plus en plus de personnes ont des problèmes de santé » à cause de cette insécurité énergétique. La chaleur Il a tué 5 000 personnes l’année dernière, principalement des personnes de plus de 75 ans.