Santé

«De plus en plus de cas de dengue autochtone dans le département» : un infectiologue toulonnais alerte sur les dangers du moustique tigre dans le Var

Le Dr Gilles Hittinger est infectiologue et spécialiste en médecine tropicale au centre hospitalier intercommunal de Toulon La Seyne-sur-Mer. En alerte de mars à novembre, il analyse les conséquences médicales de la présence de moustiques.

Plusieurs cas de dengue ont été détectés ces dernières années dans le Var

Il y a quelques années, nous avions surtout des cas de dengue importée. La tendance que l’on constate de plus en plus dans le département est l’augmentation des cas de dengue autochtone. Ces personnes n’ont pas du tout voyagé et se retrouvent contaminées. Elles présentent des symptômes comme de la fièvre de façon assez importante.

Le département est-il plus exposé aux températures élevées ?

L’Aedes albopictus est présent quasiment partout en France, y compris dans le Var. C’est lui qui transmet des maladies comme la dengue, le virus Zika ou le chikungunya.

Elle aime l’humidité et la chaleur. Elle a une bonne capacité de transmission et est un meilleur vecteur que les espèces que l’on trouve en Afrique.

Nous serons donc plus exposés à l’avenir ?

On peut s’attendre à de plus en plus de moustiques. Ils sont bien installés et piquent toute la journée. Nous n’avons aucune protection autre que des répulsifs. Nous n’avons pas encore eu le Zika. Mais il faut s’attendre au West Nile (virus du Nil occidental) car il y a des épidémies dans le nord de l’Italie.

Certaines personnes sont-elles plus exposées aux moustiques ?

Le risque du moustique n’est pas dans la piqûre, mais dans la maladie. Les femelles pompent le sang pour faire mûrir leurs œufs et pondre. Il y a eu le paludisme en France avec d’autres types de moustiques. L’assèchement des marais les avait fait partir.

On dit souvent que c’est l’odeur qui les attire. Légende ou réalité ?

Le dioxyde de carbone les attire, tout comme le simple fait de respirer. Il est vrai que certains types de peau repoussent naturellement les moustiques. D’autres les attireraient davantage. Il n’y a aucun lien avec la propreté.

Quelles pistes sont explorées pour contenir le développement de ces espèces qui peuvent être porteuses de maladies ?

Des tests sont menés en Amérique du Sud sur des moustiques. Les œufs sont contaminés par une bactérie qui empêche la transmission de maladies. Une fois libérés, ils deviennent majoritaires et les cas de dengue diminuent. Cela fonctionne mieux que les pesticides.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
Bouton retour en haut de la page