De nouvelles règles pour les copropriétés
La loi « d’accélération et de simplification de l’habitat dégradé et des grandes opérations d’aménagement » du 10 avril 2024, initialement destinée à résoudre les problèmes des petits immeubles dégradés en centre-ville, comporte à terme des mesures qui concernent toutes les copropriétés. L’objectif : améliorer le fonctionnement des copropriétés et faciliter la réalisation des travaux d’entretien.
Un prêt collectif accessible à tous
L’une des mesures phares du texte est la réforme du prêt collectif en copropriété, pour financer les travaux. Lorsque l’assemblée générale des copropriétaires vote le principe, celui-ci est souscrit pour tout le monde, alors que jusqu’à présent, si l’assemblée acceptait ce crédit, il ne s’appliquait qu’aux copropriétaires qui souhaitaient y souscrire.
Désormais, le copropriétaire refusant de participer à l’emprunt doit adresser une lettre recommandée au syndic dans un délai de deux mois à compter de la réception du procès-verbal de l’assemblée générale. Il doit également payer au syndic la totalité de sa part des travaux dans les six mois suivant la réception de ce document. Le texte prévoit même que le copropriétaire paie les sommes liées aux intérêts de l’emprunt et aux honoraires du syndic.
La gestion du crédit devrait être plus simple pour les banques, qui auront le fiduciaire comme seul interlocuteur plutôt que plusieurs copropriétaires. « Cette réforme était nécessaire car, sans les banques, nous ne pourrons pas financer les travaux, notamment en termes d’économies d’énergie », insiste Danielle Dubrac, présidente du Syndicat des syndicats de l’immobilier. Avant d’accorder un prêt, la banque s’assurera de la bonne santé financière de la copropriété et pourra également vérifier celle des copropriétaires individuellement. Cela signifie que les copropriétés en difficulté devront souvent trouver une autre solution pour financer leurs travaux.
Autres nouveautés : « En cas de vente de l’appartement, le crédit sera automatiquement transféré aux acheteurs successifs. Elle est donc attachée au lot et non au copropriétaire. »note Eric Audineau, avocat chez Audineau et associés.
Les frais impayés sont plus faciles à récupérer
De nombreuses copropriétés ont des charges impayées. Jusqu’à présent, pour récupérer ces sommes, le syndic devait passer par une procédure judiciaire souvent longue et coûteuse. Désormais, la démarche devrait être plus simple : pour récupérer la somme due, le syndic peut faire constater la créance par un commissaire de justice (nouveau nom des huissiers de justice) afin qu’elle devienne exigible et bloquer le compte bancaire débiteur du propriétaire.
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