De nouvelles prévisions de Bruxelles confirment le retrait de l’Union européenne
Petit à petit, l’Union européenne (UE) sort de la stagnation. Selon les prévisions de la Commission européenne, publiées mercredi 15 mai, la croissance devrait atteindre 1% cette année puis remonter à 1,6% en 2025, après avoir plafonné à 0,4% en 2023. Pour la zone euro, le produit intérieur brut (PIB) devrait croître de 0,8% en 2024 et de 1,4% en 2025.
Seule la consommation explique cette légère amélioration économique, tandis que les tensions sur le marché du travail, les hausses de salaires et la baisse de l’inflation renforcent le pouvoir d’achat des citoyens. Cette tendance, selon les experts bruxellois, est appelée à se poursuivre. Au sein de la zone euro, les prix devraient en effet augmenter de 2,5% en 2024 et de 2,1% en 2025, après avoir grimpé de 5,4% en 2023. Quant au taux de chômage, proche de son plus bas historique, il atteindrait 6,6% cette année et 6,5% en 2025.
Pour le reste, les indicateurs économiques, à commencer par l’investissement, restent moroses. Le maintien des taux d’intérêt à des niveaux relativement élevés explique les réticences du secteur privé, notamment dans la construction, à peine compensées par les dépenses publiques et le plan de relance européen post-Covid de 750 milliards d’euros.
La France et l’Italie à la traîne
Les difficultés de l’Allemagne, dont l’industrie est privée de gaz russe bon marché et exporte moins sous l’effet du ralentissement chinois, pèsent lourdement sur le Vieux continent. Le PIB de la plus grande économie européenne devrait augmenter de 0,1 % en 2024 et de 1 % en 2025, après une contraction de 0,3 % en 2023.
Quant à la France et à l’Italie, deuxième et troisième économies européennes, elles restent à la traîne par rapport à la moyenne de leurs partenaires communautaires, avec toutes deux une croissance inférieure à 1 % cette année et à 1,5 % en 2025.
Si la Commission mise sur une reprise, celle-ci devrait donc rester modeste. D’autant plus que ces prévisions, comme le dit Paolo Gentiloni, le commissaire européen à l’Économie, sont « très incertain et – (que)avec deux guerres (…) pas loin de nous – les risques de baisse ont augmenté ».
Au-delà des tensions géopolitiques liées au conflit israélo-palestinien et à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les économistes de l’exécutif communautaire identifient d’autres facteurs de risque. « La persistance de l’inflation aux Etats-Unis »notent-ils, et un ralentissement moins important de la hausse des prix sur le Vieux Continent pourrait conduire la Banque centrale européenne (BCE) à » reporter « baisses de taux.
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