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De nouvelles façons de traiter le trouble de stress post-traumatique

De nouvelles façons de traiter le trouble de stress post-traumatique
Florian Ferreri, psychiatre et co-responsable du centre de référence en psychotraumatologie Paris-Centre-Sud, installe des appareils de stimulation transcrânienne pour traiter le stress post-traumatique. À l'hôpital Saint-Antoine (AP-HP), à Paris, le 18 octobre 2024.

Ce matin d’octobre, dans une petite salle du service de psychiatrie de l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP), à Paris, Julien – son prénom a été modifié – est assis dans un fauteuil, avec, sur la tête, une sorte de casquette verte en néoprène. Délicatement, le psychiatre Alexis Bourla déplace un bras robotique pour positionner correctement une bobine électromagnétique sur son cuir chevelu, afin de délivrer des impulsions magnétiques à la zone cérébrale cible : le cortex préfrontal dorsolatéral droit. Cette zone intervient notamment dans la gestion de la mémoire, la prise de décision, et le contrôle des impulsions et des émotions, dont le circuit de la peur.

Julien participe à une étude randomisée en double aveugle – patients et médecins ne savent pas si le traitement est un placebo ou non – menée à l’hôpital Saint-Antoine, à la Pitié-Salpêtrière et dans différents hôpitaux universitaires de France, qui doit inclure environ une centaine de patients et vise à mesurer les effets de la stimulation magnétique transcrânienne (rTMS), associée à la réactivation de la mémoire, chez des patients souffrant de trouble de stress post-traumatique (SSPT). Trois séances hebdomadaires sont prévues pendant quatre semaines.

La moitié des participants ont été soumis à une stimulation placebo, sans impulsion magnétique. Cette étude nationale est coordonnée par Florian Ferreri, psychiatre et co-responsable du centre de référence en psychotraumatologie Paris-Centre-Sud à l’hôpital Saint-Antoine. Il s’agit d’une approche innovante pour une pathologie qui est aujourd’hui au centre de plusieurs recherches. Le SSPT survient après un événement traumatisant (catastrophes naturelles, attentats, guerres, viol, etc.) avec un risque de décès. Les plus néfastes concernent la violence interpersonnelle et un acte intentionnel. On parle de traumatisme simple (événement unique ou limité dans le temps) ou complexe (répété).

Pathologie de la mémoire

Si la plupart des victimes ne souffriront pas du SSPT, certaines développeront des symptômes particulièrement invalidants. Revivre l’événement à répétition, avec des flashbacks, des images intrusives, des cauchemars, des évitements de situations évoquant le traumatisme, des pensées négatives, un repli sur soi. A cela s’ajoutent l’hypervigilance, les troubles du sommeil, l’anxiété… Autant de symptômes qui altèrent la vie personnelle, sociale et professionnelle de ces blessés mentaux.

Le SSPT est aussi une pathologie de la mémoire. Souvent, elle est associée à d’autres troubles : addictions, troubles du comportement, dépression, risque suicidaire. Sans compter les conséquences possibles sur la santé somatique, notamment sur le plan cardiovasculaire.

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