De nouveaux traitements médicaux pour les humains grâce aux… gorilles ?
En mai, une étude a permis d’observer un orang-outan de Sumatra blessé au visage en train d’appliquer un pansement fabriqué à partir d’une plante médicinale. C’était la première fois, selon l’étude, que « cas documenté de traitement d’une plaie par un animal sauvage avec une espèce végétale contenant des substances biologiques actives. »
Une nouvelle étude, menée au Gabon et publiée dans la revue PLOS ONE, s’est intéressée aux plantes tropicales consommées par les gorilles sauvages, rapporte la BBC. Et en particulier à quatre de ces plantes, identifiées par les chercheurs comme ayant des effets médicinaux.
Étudier la capacité des gorilles à s’automédicamenter
Les grands singes sont connus pour leur capacité à s’auto-médicamenter en sélectionnant des plantes ou des arbres aux propriétés curatives, rapporte la BBC. Les chercheurs de l’étude se sont concentrés sur les plantes consommées par les gorilles des plaines de l’ouest du parc national de Moukalaba-Doudou au Gabon, et plus précisément sur quatre de ces plantes, qui se sont révélés riches en antioxydants et en antimicrobiens : Ceiba pentandra, Myrianthus arboreus, Milicia excelsa et figuiers (Ficus).
Selon l’étude, l’écorce des arbres contenait des substances chimiques aux effets médicinaux et les quatre plantes ont montré une activité antibactérienne contre au moins une souche multirésistante de la bactérie, E.coli, rapporte la BBC. Et en particulier, l’arbre à fromage (Ceiba pentandra) a montré une « activité remarquable » contre toutes les souches testées selon l’étude.
Découvrez de nouveaux traitements
Cela suggère que les gorilles ont évolué pour manger des plantes qui leur sont bénéfiques, et met en évidence d’énormes lacunes dans nos connaissances sur les forêts tropicales d’Afrique centrale.
— Joanna Setchell, anthropologue à l’Université de Durham au Royaume-Uni, qui a travaillé sur l’étude avec des scientifiques gabonais.
Le Gabon possède de vastes forêts inexplorées, rappelle la BBC, qui abritent de nombreuses plantes inconnues de la science. Classé espèce en danger critique d’extinction sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), le gorille — et sa façon de s’automédicamenter — pourrait ainsi, selon l’étude, devenir la clé de la découverte de nouveaux traitements.
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