De nouveaux points de suture pourraient aider à accélérer la guérison grâce à la stimulation électrique – Libération
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De nouveaux points de suture pourraient aider à accélérer la guérison grâce à la stimulation électrique – Libération

De nouveaux points de suture pourraient aider à accélérer la guérison grâce à la stimulation électrique – Libération
Dans une étude publiée le 8 octobre dans « Nature Communications », une équipe de chercheurs chinois décrit un nouveau fil de suture, capable de s’auto-électriser avec le mouvement : leurs résultats montrent qu’il réduit le temps de cicatrisation et le risque d’infection.

Après une opération ou pour soigner une plaie profonde, les points de suture sont le traitement classique pour une grande incision. Leur intérêt : sceller la peau pour faciliter la cicatrisation et éviter toute complication – infection et inflammation notamment. Cependant, même si elles sont utilisées depuis longtemps, les sutures actuelles « on ne réussit pas toujours » être efficace sur ces deux aspects, soulignait le 8 octobre une équipe chinoise en Communications naturelles. C’est pourquoi ces chercheurs, notamment de l’université Donghua de Shanghai, ont cherché à développer un nouveau type de points de suture, qu’ils présentent dans leur article : des fils capables de s’auto-électriser et ainsi d’accélérer la cicatrisation de la plaie.

L’idée d’utiliser une charge électrique – très légère – n’est pas totalement nouvelle : il a déjà été prouvé que son utilisation autour d’une plaie pouvait accélérer la régénération des tissus cutanés. Plusieurs mécanismes peuvent l’expliquer, certains nécessitant encore une compréhension plus fine, mais l’enseignement principal est le suivant : la méthode permet de stimuler le mouvement des cellules vers la zone ouverte et donc de contribuer à la résorption de la plaie.

L’équipe a développé ces nouvelles pointes à partir d’un fil de magnésium, entouré d’une gaine biodégradable. Pas besoin de pile pour activer son action : les points « convertir l’énergie mécanique du mouvement en stimulation électrique »décrire les auteurs de l’étude. Autrement dit, un simple mouvement, qui déplace la plaie et resserre les points de suture, suffit à créer la charge électrique qui elle-même stimule les cellules à régénérer la peau.

Processus indolore et 50 % plus rapide

Et voilà que le mouvement, qui risque généralement de compromettre l’efficacité des points traditionnels, devient un atout. Et totalement indolore. « Les avantages sont doubles, puisqu’il n’y a pas besoin d’application électrique externe ni de systèmes alimentés par batterie, et que le matériau est dégradable in situ. »s’enthousiasme en tant qu’observatrice la docteure en sciences biomédicales Karen Wright répondant aux questions du Tuteur.

L’équipe chinoise a testé son innovation en laboratoire, où elle a constaté qu’elle « favorise la prolifération et la migration cellulaire pour accélérer la réparation des plaies et réduire le risque d’infection ». Elle l’a ensuite testé sur des rats présentant des blessures musculaires. Observations similaires : ceux traités avec des fils électrifiés ont guéri « environ 50% plus rapide ». Leurs blessures étaient presque complètement guéries au bout de dix jours – contrairement à celles qui n’avaient pas eu de points de suture ou de points de suture plus traditionnels. Les scientifiques ont également détecté moins de bactéries chez les rats traités avec les nouveaux points. Quoi « suggère que la stimulation électrique fournie par le fil peut produire un effet antimicrobien pendant le processus de cicatrisation de la plaie ». Autre intérêt majeur donc, car moins de bactéries signifie moins de risques d’infection, et donc de complications postopératoires – bête noire des chirurgiens.

D’un point de vue résistance, ce nouveau fil a montré qu’il est tout aussi résistant que les fils classiques. Et son coût de production ne semble pas plus élevé. Autant d’arguments pour qualifier ces résultats de prometteurs. Mais, comme toute innovation scientifique, il faudra être patient avant de voir cette innovation utilisée en milieu hospitalier : les tests ne font que commencer chez l’homme. Ils devraient durer deux ans.

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