Saxenda, Wegovy… De nouveaux médicaments entrent peu à peu dans les programmes thérapeutiques de prise en charge de l’obésité. Il s’agit de stylos injectables que les patients peuvent utiliser eux-mêmes. « Trois sont autorisés en France dans cette indication : le liraglutide, le sémaglutide et le tirzépatide, même si seul le premier est actuellement commercialisé », précise Jacques Delarue.
professeur de nutrition à l’université de Brest.
Ces médicaments imitent les hormones digestives. Ils aident à contrôler la glycémie et favorisent la sensation de satiété. «Ils ont été démontrés qu’ils provoquent une perte de poids importante. Beaucoup de poids», observe le médecin.
Ces molécules étaient jusqu’alors utilisées pour traiter le diabète. Certains antidiabétiques, comme Ozempic, sont encore parfois détournés de leur indication initiale pour traiter les patients obèses. Ozempic est un médicament à base de sémaglutide. « Mais il est plus concentré que celui destiné aux patients obèses », explique Jacques Delarue. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait alerté l’an dernier sur une augmentation du « mésusage » de ce produit.
La prescription de ces nouveaux médicaments anti-obésité, délivrés uniquement sur ordonnance, est en augmentation. « C’est une avancée thérapeutique. Les patients les réclament, et les médecins ont le devoir de leur proposer ces traitements. Mais ils viennent en complément de la prise en charge nutritionnelle et globale de l’obésité. Ils ne peuvent pas s’y substituer », insiste Jacques Delarue.
Le coût reste toutefois un obstacle car ces médicaments ne sont pas encore tous remboursés par l’assurance maladie. Les autorités sanitaires semblent prudentes car ils pourraient peser sur le budget de la sécurité sociale. Et leurs effets à long terme sont encore inconnus.
* Membre du conseil d’administration de Lilly Surmount