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De nouveaux éléments incriminent Samuel Gonin

Les images ne laissent aucune place au doute. Samuel Gonin conduisait la Ford Puma, jeudi 21 septembre 2023. 48 heures avant la disparition de l’adolescente, il conduisait le véhicule au centre de l’attention dans l’affaire Lina. Un nouveau rebondissement qui incrimine le suspect numéro 1 et renforce les soupçons des enquêteurs. L’Est Républicain a pu consulter un document où l’on voit le principal suspect conduire le véhicule, juste avant l’enlèvement. C’est dans l’habitacle de cette Ford que l’ADN de la disparue a été détecté. Selon nos informations, l’homme aurait fait le plein dans une station-service du Doubs, avant de prendre la fuite sans payer.

Samuel Gonin identifié à la station-service

La procédure était dans les tiroirs d’une brigade de gendarmerie du Doubs depuis près d’un an. Ce « vol de carburant », selon le terme juridique, pourrait être l’une des clés de l’enquête. Pour comprendre le fil de ce vol, il faut remonter au 25 août 2023. À la fin du mois, le gérant d’une station Avia dépose plainte. Un individu vêtu d’un polo se rend dans le magasin. Il fait le plein d’essence d’une voiture immatriculée en Allemagne et prend la fuite. Les enquêteurs récupèrent les images et inscrivent le numéro d’immatriculation du véhicule dans le fichier. L’opération reste vaine et ne permet pas d’identifier l’auteur des faits.

Le 21 septembre, nouveau constat. La Ford Puma est de retour. Le conducteur, vêtu d’un sweat-shirt noir, fait à nouveau le plein. Il prend la fuite en utilisant le même mode opératoire. Une nouvelle plainte est déposée mais aucun élément ne permet aux enquêteurs de retrouver la trace de Samuel Gonin. Ce vol a été commis 48 heures avant la disparition de la jeune fille, dans le Bas-Rhin.

Le 19 décembre, il conduisait toujours la Ford.

Après ce vol, Gonin a fait profil bas à la gare où il était un habitué. Il y est finalement retourné le 19 décembre 2023, soit deux semaines avant son interpellation à Sigean, dans l’Aude. L’employé l’a reconnu. Il a été tout près de l’interpeller : sur les images, on voit la caissière s’approcher de sa porte et se mettre sur son chemin. Le suspect a mis la première vitesse et a réussi à prendre la fuite. Ces trois procédures ont été consignées dans un procès-verbal. Avant les informations communiquées par le parquet de Strasbourg, les gendarmes du Doubs ignoraient que l’auteur présumé de ces vols s’appelait Samuel Gonin.

« Elle est passée dans une voiture bleue »

Parallèlement, leurs collègues de la section de recherche de Strasbourg étaient sur sa piste. Au printemps, ils avaient finalement identifié la Ford Puma, située à proximité des faits, le jour de la disparition de Lina. Un riverain avait d’ailleurs confié : « Elle est passée dans une voiture bleue. Souriante, elle m’a fait signe depuis le coin du mur. Vraiment aucun problème », avait déclaré le riverain. S’agissait-il de la voiture conduite par Gonin ? Ces éléments renforcent désormais cette hypothèse.

Le témoin n’a pas vu le conducteur caché par le soleil. Il évoque « un homme aux cheveux bruns et à la barbiche ». Les militaires basés à Strasbourg ont fini par confondre la voiture et récupérer la plaque d’immatriculation. Ces numéros « correspondaient » à une voiture mise en fourrière dans l’Aude. Selon nos informations, elle aurait été saisie in extremis avant son départ pour l’Allemagne. Après une recherche minutieuse, les scientifiques de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) ont exhumé l’ADN de l’adolescent. Avaient-ils formellement identifié Gonin avant qu’il ne se suicide ? Mystère.

Un mot d’adieu énigmatique

Le 10 juillet, quelques jours avant sa comparution devant le tribunal de Besançon pour deux vols aggravés, Samuel Gonin se donne la mort. Acculé, il griffonne au stylo à bille les mots suivants : « J’ai perdu mon honneur, ma dignité et mon humanité. Je dois partir, je ne sais pas me contrôler, ça va trop vite. » La police ne pourra jamais entendre Samuel Gonin sur ses différents déplacements et sur cette journée du 23 septembre 2023.

Délit de fuite au volant d’une Ford

En retraçant le déroulement de son parcours judiciaire, ils savent désormais que le suspect a probablement menti sur la provenance de ce véhicule. Le 6 janvier 2024, alors qu’il est interpellé par deux motocyclistes des douanes après avoir refusé d’obtempérer à Sigean (Aude), il indique avoir acheté cette Ford Puma « pour 100 € à un SDF près de Besançon ». Ces faits lui vaudront une peine de 15 mois de prison avec sursis probatoire, par le tribunal correctionnel de Narbonne.

Lors de cette audition, il s’est bien gardé de préciser qu’il utilisait la Ford depuis de nombreux mois. Grâce aux images de la station Avia, les enquêteurs ont désormais acquis la certitude qu’il conduisait la voiture bleue depuis août 2023. Dans ces trois vols, ils ont reconnu Gonin et la plaque d’immatriculation EM PG 150.

Lina reste introuvable

Qu’est-il arrivé à Lina à la fin de cette journée ? Les enquêteurs disposent encore d’une dernière carte pour répondre à cette question. La Ford Puma est équipée d’une balise GPS. Depuis plusieurs semaines, ils tentent de retracer le trajet effectué par Samuel Gonin. Ils savent qu’il a probablement emprunté des itinéraires alternatifs pour rejoindre Besançon en toute discrétion.

Après son passage par Plaine, il a pu emprunter la route départementale depuis Saint-Blaise-la-Roche pour rejoindre Sainte-Marguerite, où des recherches étaient en cours. Puis, il a pu emprunter la RN 57 jusqu’à Saulx, où un bois de 90 hectares a été entièrement fouillé. A ce stade, les recherches sont restées vaines et la petite Lina reste portée disparue.

Cammile Bussière

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