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De nouveau optimiste, le Parti démocrate se prépare à célébrer l’arrivée de Kamala Harris

La candidate démocrate à la présidentielle Kamala Harris et son colistier Tim Walz s'expriment lors d'un rassemblement à Glendale, en Arizona, le 9 août 2024.

La métamorphose d’une chrysalide en papillon porte un joli nom : la mue imaginale. C’est ce récit d’entomologie politique qui domine aujourd’hui dans les médias américains à propos de Kamala Harris, mêlé à une soudaine amnésie sur les vulnérabilités passées de la vice-présidente. A-t-elle changé, ou la regardons-nous différemment à la lumière de ce moment solennel ? La candidate du Parti démocrate, qui tiendra sa convention à Chicago (Illinois), du lundi 19 au jeudi 22 août, bénéficie d’un élan politique exceptionnel, construit en seulement quatre semaines, depuis que Joe Biden s’est retiré de la course à la Maison Blanche. Le rassemblement de son parti s’annonce comme une célébration du nouveau ticket qu’elle forme avec son colistier, Tim Walz, l’habile et rassurant gouverneur du Minnesota.

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Kamala Harris suscite un enthousiasme sans précédent. On le sent dans ses meetings publics. On le devine prudemment, sondage après sondage, auprès des électeurs américains, notamment dans les Etats clés de la Rust Belt industrielle (Pennsylvanie, Wisconsin et Michigan) et dans des segments de population très disputés, comme les indépendants, les femmes et les minorités de couleur. On le mesure enfin dans les errances actuelles de Donald Trump, désorienté par l’effacement de son meilleur rival, Joe Biden. Au point de dénoncer un déni de démocratie au sein du parti du président.

Pour des raisons de procédure, l’enregistrement (appel) du choix des délégués démocrates, État par État, s’est déjà fait à distance, début août. Toute la saveur de la convention résidera dans les performances oratoires. Joe Biden s’adressera aux participants lors de la première soirée, lundi, avant de se retirer à la Maison Blanche. Son crépuscule politique forcé lui inspire inévitablement de l’amertume. L’ancienne secrétaire d’État Hillary Clinton le précédera. Barack Obama est attendu sur scène, mardi, puis Bill Clinton le lendemain. Durant ces journées chargées, les rues de Chicago devraient être animées. Deux rassemblements sont prévus en faveur d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, tandis que la Maison Blanche espère une conclusion des négociations pour libérer les otages détenus par le Hamas, d’ici la fin de la semaine prochaine, au Caire, en Égypte.

Des militants libérés

Il est difficile de trouver un précédent à l’extraordinaire reconfiguration politique qui a eu lieu aux États-Unis depuis le 21 juillet. En annonçant ce jour-là son retrait de la course présidentielle, dans un communiqué éludant à la fois les raisons et les pressions qu’il subissait dans son propre camp, Joe Biden a déclenché une série de réactions en chaîne. En moins de quarante-huit heures, sa vice-présidente, Kamala Harris, a pris le relais, tandis que tous les candidats potentiels à l’investiture s’écartaient de son chemin. Les donateurs ont rétabli le flux abondant des contributions. La candidate a obtenu le soutien des délégués, éliminant tout suspense inutile. Son ascension fulgurante au pouvoir a déstabilisé le camp républicain, qui est sorti de sa propre convention à Milwaukee, dans le Wisconsin, à la mi-juillet, avec un esprit conquérant.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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