De nombreux Français peuvent prétendre à des congés payés supplémentaires, même 15 ans après
Ce nouveau droit pourrait bénéficier à de nombreux Français.
C’est une révolution dans le monde du travail, un changement majeur dont bénéficieront de nombreux salariés en France. Depuis plusieurs années, le nombre d’arrêts maladie ne cesse d’augmenter. Selon les derniers chiffres connus, plus d’un travailleur sur trois (35%) a déclaré au moins un arrêt maladie au cours de l’année 2022 ! Une proportion en constante augmentation – et drastique – puisqu’elle n’était « que » de 28 %.
Même si les raisons de ces arrêts de travail peuvent être diverses, ils avaient, jusqu’à récemment, un impact direct sur les salariés : lorsqu’ils étaient en congés, les travailleurs ne pouvaient pas cumuler en même temps des congés payés. La loi française ne le permettait pas. Or, l’Union européenne vient de vivre cela et elle a imposé à la France d’appliquer de nouvelles règles beaucoup plus favorables.
Désormais, qu’il soit en activité ou en arrêt maladie, tout travailleur, même intérimaire, acquiert définitivement des congés payés, quel que soit le motif de l’arrêt. S’il s’agit d’une maladie ou d’un accident professionnel, 2,5 jours sont cumulés par mois d’absence ; s’il s’agit d’une maladie ou d’un accident non professionnel, 2 jours sont cumulés par mois d’absence.
Surtout, cette nouvelle règle prévoit… un rattrapage sur 15 ans ! Ainsi, les personnes qui étaient en arrêt maladie entre le 1euh Décembre 2009 et 23 avril 2024 peuvent légalement se rendre chez leur employeur ou ex-employeur et demander des jours de congés payés. Selon les situations, il s’agira de récupérer des jours ou de l’argent, équivalents au montant des congés payés dus.
Attention cependant : toutes les personnes ayant été en arrêt maladie ne pourront pas percevoir une somme. Une règle est à respecter : si, dans l’année de votre ou de vos arrêts maladie, vous avez néanmoins accumulé plus de 24 congés payés, vous n’obtiendrez rien.
Pour savoir si vous êtes concerné, c’est très simple. Vous souvenez-vous de l’année de votre arrêt de travail ? Vous devez alors prendre votre fiche de paie du mois de mai suivant la fin de votre arrêt maladie (c’est en effet fin mai que le congé se termine en étant cumulé).
Tout en bas de page, un encadré répertorie tous les congés acquis au cours de l’année. Si sur la ligne « Acquis » et la colonne « CP », votre total est supérieur à 24, alors vous ne pouvez pas demander à votre (ex-)employeur de rattraper les jours de congés payés manquants. En revanche, si le total est inférieur à 24, vous êtes en droit de réclamer votre dû. La loi est avec vous.
Pour les personnes qui n’ont pas changé d’entreprise depuis le 1er décembre 2009 et qui peuvent prétendre à des congés payés auprès de leur employeur, celui-ci ne versera pas d’argent mais créditera les congés payés dus, qui pourront ainsi être pris. Les salariés ont jusqu’au 23 avril 2026 pour déposer une réclamation, soit près de deux ans. Après, il sera trop tard.
Pour les personnes ayant changé d’entreprise, le délai est calculé différemment : trois ans à compter de la fin du contrat de travail. Vous ne pouvez donc réclamer qu’une créance auprès de l’entreprise (ou des entreprises) que vous avez quittée entre fin mai 2021 et le 23 avril 2024, date d’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation sur les congés payés pendant les arrêts maladie.
Attention, il n’est pas prévu que les entreprises sollicitent les (anciens) salariés concernés. C’est donc à vous de faire les démarches nécessaires en contactant directement le service des ressources humaines de l’entreprise.