Que le « rebond historique » enregistré par le marché immobilier à la sortie de la crise sanitaire semble loin ! Alors que les aspirations des citadins à « se mettre au vert » se sont conjuguées avec des taux d’intérêt au plus bas, et un recours généralisé au télétravail, le nombre de transactions s’est littéralement envolé en 2021. Depuis, l’euphorie est retombée : sur les deux dernières années, les ventes ont enregistré un recul de 32 %, entraînant une hausse record des fermetures d’agences immobilières. Etat des lieux à ce jour…
De nombreux agents immobiliers font faillite – iStock-lerbank
Un marché immobilier impacté par de multiples facteurs
Les causes de la morosité immobilière sont diverses, et s’aggravent à mesure qu’elles se combinent… Bien sûr, les taux d’intérêt moyens jouent un rôle majeur. Après avoir atteint des chiffres particulièrement bas en 2021, ils n’ont cessé de grimper, passant de 1% à 4% (hors frais, assurances et garanties) début 2024. Mais ce phénomène n’est pas le seul à s’emparer du marché… Citons aussi, entre autres, le secteur de la construction en déclin, le pouvoir d’achat des ménages qui diminue, ou encore la frilosité des banques qui accordent de moins en moins de crédits.
Conséquences en chaîne
La première conséquence du cocktail explosif décrit ci-dessus est évidemment une baisse des transactions. Leur nombre a chuté d’un peu plus de 20 % depuis 2020. Selon les projections des professionnels, il devrait être d’environ 860 000 transactions en fin d’année (contre 1 115 000 en 2022). Au printemps 2024, la baisse des ventes a été de -32 % en deux ans. Logiquement, ce phénomène a entraîné des réactions en chaîne : Une baisse des prix, qui se traduit, notamment dans l’ancien, par une baisse moyenne de 1,8 % constatée au 3e trimestre 2024 (avec -1,6 % pour les maisons et -2 % pour les appartements), Moins de crédits, Les professionnels de l’immobilier payent tout cela cash ! Selon la Fédération nationale des agents immobiliers (FNAIM), 1 120 sociétés immobilières exerçant soit avec un code d’activité d’agence immobilière, soit avec un code d’activité de gestionnaire de biens ont définitivement fermé leurs portes au cours des douze derniers mois. Cela représente une hausse des faillites de 112 % sur un an et quatre fois plus sur trois ans ! Et l’organisme professionnel précise que le pic ne serait pas encore atteint… il anticipe 1 400 liquidations d’entreprises cette année, un chiffre qui serait supérieur au raz-de-marée provoqué par la crise des subprimes de 2008, qui avait conduit à 1 385 faillites d’agences en un an. Les agents commerciaux paient aussi leur prix : leur nombre a diminué de 15 % en un an. Alors que ce statut avait explosé après l’embellie post-Covid, ces travailleurs indépendants connaissent eux aussi une période noire. Nombre d’entre eux entament une reconversion professionnelle, tandis que le nombre de nouveaux arrivants est lui aussi en baisse, comme en témoigne le nombre d’attestations de carte professionnelle délivrées par la Chambre de commerce et d’industrie.