Il s’agit d’un gisement « unique » en Europe.
C’est une découverte qui ferait pâlir le monde entier. La France vient de découvrir une réserve importante d’un minerai particulièrement stratégique : celui de « l’or blanc ». Cette ressource majeure est habituellement importée d’Australie, du Chili ou de Chine. Bientôt, la France va pouvoir pénétrer ce marché et se mêler à la lutte avec les principaux producteurs. C’est une bonne nouvelle car c’est un élément qui va devenir incontournable dans les années à venir.
En effet, ce fameux « or blanc » est principalement connu sous son nom initial, le lithium. Un nom qui s’est répandu car il est un composant essentiel de nombreux appareils électroniques. On le retrouve principalement dans les batteries de smartphones, les voitures électriques, mais aussi dans les batteries. « Il a la caractéristique de pouvoir stocker l’électricité bien mieux que tous les autres matériaux », explique Didier Julienne, expert en minéraux, au Figaro.
C’est à Echassières, au cœur de l’Allier, réserve naturelle de lithium, que sera exploitée une carrière. Un gisement « unique » en Europe, selon les porteurs du projet. Les réserves seraient colossales : 34 000 tonnes pourraient, en moyenne, être extraites chaque année, pendant 25 ans. De quoi concurrencer directement l’Australie (64 000 tonnes par an) et le Chili (39 000), et le double de la Chine (19 000). Au total, cela représenterait 716 000 tonnes sur toute la durée d’exploitation de la mine.
Menée par l’entreprise Imerys, cette exploitation est d’autant plus importante qu’à partir de 2025, les nouveaux véhicules devront être électriques ou hybrides pour être vendus, et donc contenir du lithium. Selon les projections, la mine française permettrait d’équiper en batteries l’équivalent de 700 000 voitures électriques chaque année. Un atout pour l’industrie hexagonale. La production devrait démarrer en 2028.
Derrière ce projet se pose cependant la question de l’impact environnemental. Dans un communiqué, l’association France Nature Environnement Allier estime que « l’extraction du lithium présente des enjeux environnementaux, sociaux et sanitaires trop importants pour être ignorés ». Le collectif dénonce un besoin en eau en quantités « phénoménales », alors que le secteur est touché par des arrêtés de sécheresse, mais aussi des gaspillages « entraînant une pollution des eaux, des sols et de l’air car ils contiennent des substances toxiques qui se diffusent ».
Si Alan Parte, directeur des deux projets lithium d’Imerys en Europe, reconnaissait La Tribune que « la « mine propre » n’existe pas, au sens de « sans impact » », précise-t-il, l’eau sera prélevée « soit à la station d’épuration de Montluçon, pour l’usine de conversion, soit à la Sioule pour la mine d’extraction, ce qui représente en moyenne un millième de son débit moyen, et moins de 1% lors de ses périodes les plus fragiles ». Les études d’impact écologique et paysager ne seront livrées que fin 2025 et début 2026.
GrP1