Alors que le National reprend ce vendredi soir, les clubs avancent avec des ambitions différentes. Les dirigeants (entraîneurs, présidents, directeurs sportifs) s’expriment sur ce qu’ils attendent de cet exercice 2024-2025.
Thierry Gomez, Président du Mans : « On sait que c’est un Championnat de plus en plus difficile et prestigieux, mais pas valorisé à sa juste valeur. On est encore dans l’indécision, 17, 18, c’est un peu dommageable par rapport à la valeur du Championnat. On travaille avec un nouveau staff. On a un groupe aux deux tiers identique à la saison dernière et avec quelques nouvelles joueuses. C’est ma neuvième année au club. L’idée est toujours la même, continuer à faire progresser le club, faire grandir notre équipe, notre section féminine. La vitrine, c’est l’équipe masculine. On a été 4e une fois, 5e une fois, deux ou trois années encore difficiles. L’objectif n’est pas de monter. La langue de bois serait de dire que dans deux ans, on montera. Tout le monde serait content. C’est le parcours qui est important. Si mon entraîneur est obsédé par les résultats, on va droit dans le mur. »
Sébastien Larcier, directeur sportif de Nîmes : « Ce qui serait une bonne saison, ce serait d’avoir moins de stress tout au long de la saison, d’avoir un maintien plus facile, de continuer sur la lancée de la saison dernière avec un jeu agréable, offensif, qui corresponde aux valeurs nîmoises. Notamment à domicile, retrouver cette envie, cette ambiance un peu sudiste, mettre la pression. Également, avoir une dynamique de résultats beaucoup plus positive que la saison dernière, et être plus conquérant à domicile.
Ce qui est plus facile par rapport à la saison dernière, c’est qu’on a su garder les joueurs clés. La saison dernière, on avait dû reconstruire quasiment toute une équipe. Cette année, on a plus de certitudes, notamment en termes de création offensive et de volume de jeu (Diouf, Mendy, Picouleau, Diallo). On a aussi le recrutement de Vincent Marcel et de l’expérimenté attaquant Abdeljellil. On a une équipe un peu plus mature. Après, on est plafonné par notre masse salariale par rapport aux grosses équipes cette année. L’idée serait d’être autour de la 5e, 6e place, et si ça marche, participer au jeu de la montée. J’espère qu’on sera dans le coup, même si on risque d’être un peu court en termes de rotation offensive.
« Quiconque dit qu’il ne joue pas pour la promotion est un menteur. »
Karim Mokeddem, entraîneur de Sochaux : « Je suis arrivé dans un club structuré, avec des valeurs, qui dit ce qu’il fait et fait ce qu’il dit. Je n’ai pas été surpris, mais c’est important pour moi. Parfois, quand on arrive, ce n’est beau qu’en apparence. Côté club, il y a une certaine continuité dans l’effectif avec quelques renforts. L’effectif est cohérent. On sait très bien pourquoi on est là. Tout comme VA, Nîmes, Dijon, Nancy, on sait très bien que ces clubs aspirent à revenir en championnat professionnel. Personne ne s’en cache. Celui qui dit qu’il ne joue pas la montée est un menteur.
On a pu travailler presque 7 semaines, c’était important de se remettre dans le coup comme tout le monde. La préparation n’a pas été simple, il y a eu beaucoup de petites blessures. On a un groupe cohérent pour essayer de se mêler à la lutte pour le haut du tableau. C’est ma neuvième saison en National. Tout le monde veut monter. Mais ceux qui montent ne sont souvent pas ceux qui le crient le plus fort. »
Jean-Luc Vasseur, entraîneur de Versailles : « Sur le plan sportif, on voudrait d’abord assurer la survie, même si c’est difficile à entendre, mais c’est ce qui conditionne la pérennité du club. Après, on verra si on révise nos ambitions. On redémarre au sein d’une petite Ligue 2, avec une homogénéité importante. Il y a eu un changement d’approche du club, avec pas mal de départs, les deux tiers de l’effectif ont été renouvelés. Les valeurs sont plus humbles, plus raisonnables, avec la volonté de professionnaliser le club. Beaucoup d’équipes peuvent prétendre monter là-haut, et je ne vois pas une équipe faire cavalier seul. »
Lionel Jeanningros, Président d’Aubagne : « C’est une certitude, avec un budget de 800 000 euros, on est les outsiders ! Mais on est content de saisir cette opportunité, en misant sur des jeunes joueurs et des joueurs expérimentés. Ce sera difficile, mais on n’avait pas prévu de monter non plus la saison dernière. Le club avoisine les 700 licenciés. On n’a pas peur, c’est un rêve pour nous » (être en National) même si on est conscient de la tâche. On a hâte d’y aller et on y va un peu avec la mentalité d’Auxerre : le maintien avant tout !
Pablo Correa, entraîneur de Nancy : « Si on a beaucoup recruté, c’est parce qu’on avait beaucoup de joueurs qui arrivaient en fin de contrat. Évidemment, on a l’ambition de jouer dans le haut du tableau. Mais je n’ai jamais vu un Championnat avec autant de joueurs. visage impassibleles trois quarts des équipes rêvent de monter mais ne disent rien (sourire). On sort de deux ans en National, il ne faut pas oublier que dans la réalité, ça reste fragile. On aimerait travailler sur un fil rouge, mais il ne faut pas oublier que toutes les équipes ont un ou deux joueurs qui sont intéressants et qui pourraient défier le haut niveau. Donc, on reste très humble.