Les meilleures confitures sont préparées dans de vieux pots. Comme Mini et Fiat, Renault ressuscite de leurs cendres d’anciennes gloires. Après avoir mis le paquet pendant deux ans (et dépensé des millions d’euros) dans la campagne de lancement de la R5, la firme au Diamant s’attaque à une autre icône de son histoire : la R4. Vendue à plus de 8 millions d’exemplaires en 60 ans de carrière, cette voiture passe-partout populaire reprendra du service en 2025 mais sous la forme d’un SUV.
Longue de 4,14 m, la Renault 4 se positionnera dans la gamme au-dessus de la R5. On peut le schématiser en le qualifiant d’alter-ego électrique du Captur. Car désormais chez Renault il existe deux gammes bien distinctes. L’une 100% électrique, l’autre dédiée au thermique et à l’hybride. La R4 E-Tech cible des concurrentes comme la Fiat 600, la Mini Aceman ou la future Skoda Epiq.
Gilles Vidal, le patron du style, a souhaité conserver les principaux traits de caractère de la voiture d’origine. Et ce fut réussi. La 4L des temps modernes ne manque pas de style. On retrouve de nombreux détails empruntés à son ancêtre comme les phares ronds et la calandre rectangulaire qui a ici la particularité d’être lumineuse au même titre que le logo.
A l’avant et à l’arrière, également une butée personnalisable au bout des boucliers. La custode trapézoïdale de la porte arrière, le hayon vertical et les feux arrière en forme de capsule sont autant de clins d’œil à la populaire voiture. En bas des portes trois lignes parallèles pour reproduire l’esprit du motif original. A noter qu’un toit ouvrant coulissant en toile sera proposé selon les versions.
Personnalisation comme chez Mini et Fiat
Renault propose un programme de personnalisation très poussé à l’image de Mini et Fiat. En effet, la nouvelle R4 aura même droit à sa version cabriolet, « Plein Sud », dotée d’un toit ouvrant en toile électrique. Dans tous les cas, le toit, le capot, les barres de toit, le toit ouvrant, les ailes et les pare-chocs sont personnalisables. Au total près de 670 combinaisons sont possibles. Toutes les versions seront équipées de jantes 18 ». « Un élément déterminant dans l’aspect visuel « baroudeur » de ce modèle » selon Renault. Un élément financier déterminant également pour le propriétaire lors du changement des pneus !
Le SUV reprend totalement la planche de bord, qui reste réussie, du R5. Ce dernier est composé de deux écrans de 10 pouces. L’écran central intègre le puissant système OpenR Link avec Google intégré et plusieurs services natifs comme Amazon Music ou Waze. Ce dernier est actuellement l’un des plus performants du marché. Un assistant personnel, baptisé « Reno » et l’intelligence artificielle ChatGPT font également partie du package ainsi que deux ports USB-C.
La seule différence notable à l’intérieur réside dans la sellerie qui varie en fonction de la finition. Et comme on a tendance à être nostalgique, il existe même le « denim ». La nouvelle Renault 4 se revendique comme l’un des véhicules électriques les plus volumineux de son segment, celui des petits SUV urbains. Vivre, ce n’est pas tout à fait vrai. Si l’empattement augmente de 8 cm par rapport à la R5, les places arrière restent trop étroites pour un adulte de plus de 1,70 m. Il en va de même pour la hauteur sous plafond et l’espace pour les coudes. Une Fiat 600 du même format s’en sort mieux.
Renault a tout concentré sur le coffre. Cette dernière a une capacité de 420 litres au total, en tenant compte du stockage sous plancher : soit 385 litres + 35 litres. La Française se place dans le haut de gamme en attendant l’arrivée de la Skoda Epiq, promettant 490 litres. S’il n’y a toujours pas de coffre (coffre avant), la R4 dispose d’un bac de rangement amovibleplacé sous le plancher. Idéal pour ranger les câbles de charge. Lorsque l’option son Harman Kardon est cochée, cet emplacement est neutralisé, à moitié, par les haut-parleurs.
Quatre crochets d’arrimage, deux sur les côtés pour sécuriser les sacs et une bande élastique de chaque côté sont présents pour maintenir les objets en place. Ce coffre généreux va de pair avec une large ouverture et un seuil de chargement bas. Un critère figurant dans le cahier des charges.
Renault se concentre sur le coffre
Nous nous attendions à une banquette arrière coulissante. Il n’y en aura pas. Renault a préféré privilégier le rabattement du siège passager pour optimiser la longueur de chargement (2,20 m), une fois la banquette arrière rabattue. Une version utilitaire de ce format serait particulièrement utile pour les livraisons sur de courtes distances. La R4 se présenterait comme la petite sœur du Kangoo. Nous avons posé la question à Renault et ce dérivé est à l’étude.
Le nouveau SUV de Renault est fabriqué à Maubeuge dans le nord de la France, à quelques kilomètres de Douai, où est produite la nouvelle R5, à laquelle elle emprunte beaucoup. À commencer par sa plateforme baptisée « AmpR Small », allongée d’une bonne vingtaine de centimètres.
La R4 utilise également les moteurs proposés en deux niveaux de puissance : 120 et 150 ch. Il en va de même pour les batteries lithium-ion de type NMC (nickel manganèse cobalt). Deux capacités, 42 ou 52 kWh, seront disponibles. La première combinaison, à savoir moteur de 150 ch et grosse batterie, offre une autonomie de 400 km. Ainsi, la R4 passe de 0 à 100 km/h en 8,5 secondes pour une vitesse maximale de 150 km/h.
Deux niveaux de puissance et deux batteries
Il dispose d’un chargeur de 11 kW (AC) et de 100 kW (DC). Le moteur de 120 ch est ici associé à la batterie de 42 kWh, l’autonomie est de 300 km et la puissance de charge DC descend à 80 kW. Plus lourd que la R5, le bloc 95 ch ne sera pas proposé. Le R4 E-Tech utilise également la technologie V2G inaugurée, permettant de réinjecter l’énergie de la batterie dans le réseau général ou domestique. Une pompe à chaleur est également disponible en standard sur les versions les plus chères.
La R4 est le premier véhicule de la marque à introduire la fonction « une pédale » (disponible à partir de la finition Techno). Pour rappel, ce système permet l’arrêt complet du véhicule lorsque vous levez le pied (accélérateur). C’est un système très apprécié des conducteurs électriques qui permet de sérieuses économies sur les plaquettes de frein par exemple. Il complète les trois modes de freinage régénératif.
Dans sa volonté de polyvalence, Renault propose un « Extended Grip ». Il s’agit d’un système avancé de contrôle de traction qui améliore la traction grâce à une faible adhérence. Le couple moteur est ajusté et l’ESP est plus permissif. Il va de pair avec un mode « Neige » et des pneus 4 saisons. Ce système peu coûteux améliore légèrement la motricité, mais montre vite ses limites et s’avère moins efficace qu’une véritable transmission intégrale.
L’offre de Renault en matière de citadines sera donc très complète en 2025, avec deux modèles 100 % électriques (R5 et R4), thermiques mais aussi hybrides avec le tandem Clio/Captur.
Le prix reste inconnu. Et en tant que voiture du peuple, elle ne peut pas se permettre d’être trop gourmande dans ce domaine. Vous pourrez retrouver la nouvelle R4 E-Tech sur le stand du Mondial de l’Automobile de Paris 2024.
L’instant Caradisiac
Renault a beau réserver le maximum de place à la 4 E-Tech Electric sur son stand (nouveauté oblige), la 5 E-Tech Electric reléguée au second plan sur l’énorme stand de la marque reste la plus attractive.
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