Divertissement

De Gaza aux JO de Paris, « chaque événement majeur est interprété comme un signe de la fin des temps »

OOutre les conséquences dramatiques encore difficiles à évaluer, la mort d’Ismaïl Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas, a donné lieu à un immense flux de commentaires, parmi lesquels on distingue aisément les connotations eschatologiques.

L’un des principaux titres de la presse britannique, L’indépendantAinsi, il a affirmé que l’assassinat des dirigeants du Hamas pourrait déclencher l’Armageddon ; aux États-Unis, un général américain à la retraite, dans une interview à l’America First Policy Institute, un groupe de réflexion au service de Trump, a parlé d’Armageddon qui « viens frapper à la porte » ; quelques jours avant, le Le Jerusalem Post Il a souligné que la politique dangereuse de l’Iran posait le risque d’un Armageddon atomique.

De Trump aux Jeux olympiques

C’est une tendance qui perdure depuis plusieurs années : tout événement majeur est interprété comme un signe de la fin des temps. Le début de la guerre en Ukraine a été présenté comme une apocalypse par de nombreux commentateurs, dont certains n’ont pas hésité à dépeindre Vladimir Poutine comme l’« Antéchrist ». Quelques mois plus tard, les inondations meurtrières en Libye, puis le tremblement de terre au Maroc, ou encore l’arrivée massive de migrants à Lampedusa (Italie), ont fourni l’occasion d’utiliser une rhétorique apocalyptique.

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L’événement planétaire majeur qu’est la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 ne fait pas exception : les réseaux sociaux bourdonnent de commentaires ouvertement eschatologiques. Le cheval mécanique qui court sur la Seine ? C’est un cavalier de l’Apocalypse ! La sculpture Taureau et daimde Paul Jouve (1878-1973), à l’entrée des jardins du Trocadéro ? C’est le veau d’or du malheureux Aaron !

Il y a aussi des commentaires sur les réseaux sociaux qui dépeignent Paris et la France comme la grande prostituée de Babylone., mystérieuse figure de l’Apocalypse de Jean. Et nous n’aborderons pas ici les polémiques mondiales autour de la représentation de Philippe Katerine et les accusations de parodie de la Cène.

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Une telle récurrence de la rhétorique de l’Apocalypse n’est pas anodine. Il ne s’agit pas de belles anecdotes à l’ancienne, manipulées par d’obscurs fanatiques qui s’expriment dans des cercles restreints. Les mythes chrétiens de la fin des temps sont intrinsèquement puissants : qu’on le veuille ou non, ils font partie de notre imaginaire commun, ce qui favorise leur diffusion.

Ce n’est pas un hasard si Donald Trump utilise systématiquement des références bibliques et apocalyptiques dans ses discours. L’attentat auquel il a échappé de justesse a été l’occasion pour le milliardaire de renouer avec un certain mysticisme religieux. En proclamant que Dieu seul lui avait permis d’échapper à un tir potentiellement mortel, Trump est revenu à l’une de ses idées fixes : il serait L’élu« l’élu de Dieu ». Ce faisant, il a fait revivre des éléments de propagande biblique qui l’accompagnent depuis ses débuts en politique.

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Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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