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De garde-côte à fondateur de l’ONG Sea Shepherd, un « capitaine » aux méthodes controversées

Le fondateur de l’ONG, surnommé « le capitaine » par ses équipes, a été arrêté dimanche au Groenland. Il risque l’extradition vers le Japon pour s’être opposé aux navires baleiniers.

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Paul Watson, fondateur de l'ONG Sea Shepherd, lors d'une conférence de presse le 10 décembre 2015. (MIGUEL MEDINA / AFP)

L’Élysée l’assure : la France intervient pour empêcher l’extradition de Paul Watson vers le Japon. Le militant écologiste américano-canadien de 73 ans a été arrêté au Groenland dimanche 21 juillet. Le fondateur de l’association Sea Shepherd fait l’objet d’un mandat d’arrêt international du Japon pour ses actions contre la chasse à la baleine. Dans une tribune publiée par le journal LibérerDes personnalités françaises comme Camille Etienne, Pierre Niney, Brigitte Bardot ou encore Nagui apportent leur soutien au capitaine. Franceinfo dresse le portrait de ce militant.

Paul Watson s’est fait connaître par des méthodes musclées. C’est la marque de fabrique de l’ONG qu’il a fondée en 1977. L’activiste est rapidement reconnaissable à son look de pirate, avec sa barbe, ses longs cheveux blancs et les drapeaux qu’il arbore parfois, avec une tête de mort sur fond noir. C’est l’emblème de son association, Sea Shepherd, la « berger de la mer » Lorsqu’il s’agit de lutter contre le braconnage des baleines, ses équipages n’hésitent pas à entrer en contact avec les baleiniers, à les harceler, voire à les saboter.

Paul Watson s’est joint à la Garde côtière canadienne en 1968. Il a servi sur des navires météorologiques et sur des aéroglisseurs de sauvetage maritime. Il a ensuite rejoint la marine marchande comme matelot de pont sur un navire norvégien qui a navigué principalement dans les océans Indien et Pacifique. Le marin se politise et s’oppose notamment aux essais nucléaires au large de l’Alaska.

Le militant participe ensuite à la création de Greenpeace. Une ONG de protection de l’environnement dont il sera plus tard exclu. Le militant écologiste, aujourd’hui âgé de 73 ans, est alors partisan de méthodes d’action plus directes, en désaccord avec les méthodes proposées par les autres cadres de l’association Greenpeace.

Il fonde ensuite Sea Shepherd en 1977, dans le but de lutter contre le braconnage des baleines. Pour cela, les équipages de l’ONG n’hésitent pas à s’en prendre directement aux navires-usines afin de perturber leurs activités. « C’est toujours dans le cadre d’une chasse illégale, et toujours en veillant à ne blesser personne »explique Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France.

Ce sont les actions les plus « direct » qui a conduit à l’arrestation de Paul Watson au Groenland. L’activiste faisait l’objet d’une notice rouge d’Interpol depuis 2012, à la suite d’un mandat d’arrêt émis par le Japon. « Il faisait escale au Groenland pour ravitailler son navire, et il se dirigeait vers le Pacifique Nord où le Japon tue des centaines de baleines », Le pays est dans le viseur de Sea Shepherd, car la chasse à la baleine y est une véritable industrie. L’association affirme avoir sauvé plus de 5 000 baleines des harpons japonais.

Paul Watson est considéré par certains comme un héros, accusé de «écoterroriste » par d’autres. Le militant écologiste a été placé en détention provisoire jusqu’au 15 août au moins, avant d’être potentiellement extradé vers le Japon. « Le capitaine« , comme le surnomme ses équipes, peut compter sur le soutien de nombreuses personnalités politiques et médiatiques, ou de chanteurs comme le groupe Tryo qui a composé une chanson en son hommage.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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