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De Fos-sur-mer à Bourges, la liste des dix nouvelles usines annoncée par Macron

 » J.e vous annonce que dix nouvelles usines seront construites dans les prochains mois, partout, de Fos à Bourges », a déclaré Emmanuel Macron, dans un long entretien accordé à l’hebdomadaire L’Express Mercredi 22 mai. Faisant de la réindustrialisation du pays une de ses priorités, comme l’illustre le sommet Choose France, le président de la République a laissé à son ministre de l’Industrie et de l’Énergie, Roland Lescure, le soin d’annoncer ces fameuses nouvelles usines lors d’un discours au salon Vivattech. ce jeudi soir.

Choisir la France : malgré des investissements « records », une réindustrialisation fragile

Il s’agit en fait principalement des nouveaux lauréats de l’appel à projets « First Factory », qui consiste à accompagner des startups industrielles dans le montage financier de leur premier outil de production.  » L’objectif est clair : apporter des subventions pour doter ces startups de leur site de production », commente Bercy. A travers cette initiative, le gouvernement vient de débloquer 42 millions d’aides pour soutenir les 121 millions d’investissements productifs prévus par ces dix projets d’usines, via le plan France 2030 et le soutien de Bpifrance.  » Cela va de la robotique à l’énergie hydrogène, en passant par l’agroalimentaire et l’aviation bas carbone. », explique le cabinet de « M. Usines » du gouvernement.

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Secteur aérospatial et décarbonation de l’industrie

Parmi les lauréats figure le projet de la société Expliseat, à Avrillé (Pays de la Loire), qui a conçu et certifié le premier siège de transport en composite. Un matériau de plus en plus apprécié dans l’industrie aéronautique pour sa robustesse et surtout sa légèreté. Cette nouvelle usine devrait permettre à l’entreprise d’augmenter sa production pour aborder de nouveaux marchés. Dans le secteur aéronautique, le gouvernement a retenu la future usine Ion-X de Palaiseau. Le joyau parisien pourra alors viser une cadence mensuelle de dix moteurs pour petits satellites et un chiffre d’affaires annuel de dix millions d’euros. Plus au nord, à Ponts-Sainte-Maxence (Hauts-de-France), la société Pyromeral Systems va déployer son projet Janus, qui repose sur l’implantation d’une première usine de production » de pièces composites à matrices céramiques pour le secteur de la défense et de l’aéronautique civile et militaire », selon Bercy.

Médicaments : le casse-tête de la délocalisation en France

Parmi ces chanceux, la décarbonation de l’industrie est également très présente, à l’image du projet porté par l’entreprise Mes Vosges sur le territoire de Chavelot (Grand Est). Celui-ci utilise la technologie de pyrolyse du bois pour produire du biocarbone et ainsi remplacer le charbon fossile dans le but de décarboner les industries métallurgiques. Dans cette même logique, le plan France 2030 accompagnera GravitHy pour sa future usine de Fos-sur-Mer (Paca). Cette startup s’est positionnée sur la décarbonation de la chaîne de valeur de l’acier, avec la production de deux mégatonnes de fer réduit à partir d’hydrogène vert. Autre usine annoncée par Emmanuel Macron, celle d’Energy Observer Developments, qui compte produire des générateurs électriques fonctionnant avec une pile à combustible à hydrogène, plutôt qu’un combustible fossile, pour un usage fixe ou mobile.

Dans un tout autre domaine, l’État va cofinancer le projet industriel Girondin Toopi Organics, qui repose sur la production de biostimulants. Pionnier du recyclage de l’urine humaine en engrais agricole, remplaçant aujourd’hui partiellement les engrais minéraux, Toopi Organics a récemment levé 16 millions d’euros pour passer à l’échelle industrielle.

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Aussi, cet appel à projets « First Factory » a sélectionné le projet Cybertron de la société Vistory, qui repose sur la fabrication de mini-usines de fabrication additive, ou encore le projet Huddle Corp pour la production d’aliments augmentés pour animaux de ferme. et Deltalys basé sur la filtration du biogaz.

Plus de 6 000 emplois industriels en deux ans

Avec ces dix premiers projets d’usines, la France pourrait compter sur plus de 1 000 emplois industriels supplémentaires, selon les données fournies par les lauréats, dont 500 pour le seul projet GravitHy. Mais Bercy, qui souligne avoir déjà accompagné 66 startups industrielles avec ce dispositif, depuis fin 2022, estime la promesse d’emplois industriels créés à plus de 6.100. Niveau comptable, 293 millions d’euros de subventions ont été débloqués depuis la création de ce système, pour un total d’investissements productifs d’environ 885 millions d’euros.

« Selon un récent rapport de l’Inspection générale des finances, nous avons un nombre croissant de startups qui se lancent dans l’industrie. Les opportunités de marché sont de plus en plus réduites dans la Tech, contrairement à l’industrie malgré un certain nombre de difficultés à affronter comme la recherche de terrains et le financement de ces usines », souligne le cabinet de Roland Lescure, ministre de l’Industrie.

Par ailleurs, selon le baromètre industriel de l’État, nouvel outil public de mesure de la réindustrialisation en France, 377 ouvertures nettes (y compris extensions d’usines) ont été enregistrées en 2022 et 2023 en France.

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