Par
Raphaël Lardeur
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Vers un accord pour revaloriser partiellement toutes les retraites à partir de janvier 2025 ? Après l’annonce d’un gel des retraites jusqu’en juillet qui a suscité un tollé, la droite et le gouvernement se sont finalement mis d’accord pour un compromis fondamental recherche persistante d’économies.
Voici les principaux points de l’accord annoncé par Laurent Wauquiez (LR) et le gouvernement, « pour autant qu’il soit validé dans les débats parlementaires », a précisé mardi le Premier ministre Michel Barnier à l’Assemblée nationale.
Au 1er janvier : toutes les pensions augmentées de 0,9%
Toutes les retraites seront réévaluées au 1er janvier à hauteur de « la moitié de l’inflation » -actuellement prévue à 1,8% pour 2024-, soit « autour de 0,9% », a indiqué mardi matin le France 2 le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin.
Pour une pension de 1.200 euros, cette revalorisation de 0,9% au lieu de 1,8% représente une revalorisation de 10,8 euros, soit 10,8 euros de « perte » par rapport à l’indexation traditionnelle, qui aurait atteint 21,6 euros par mois.
Pour une pension de 1.600 euros, la revalorisation, comme la « perte », sont 14,4 euros par mois. Pour une pension de 1.900 euros, ce chiffre s’élève à 17,4 euros par mois.
Dès le 1er juillet : « rattrapage » pour les retraités modestes
A compter du 1er juillet, les retraités aux revenus modestes, c’est-à-dire ceux dont les « pensions de base et complémentaires incluses » sont inférieures à un Smic net (1.426,30 euros), seront une seconde fois majorés, avec « une compensation du manque à gagner » gagné en première mi-temps », a déclaré M. Barnier à l’Assemblée nationale.
Ces personnes représentent 44% des retraités, a-t-il précisé.
Si l’inflation remonte à 1,8%, ils seront donc à nouveau réévalués de 0,9% et bénéficieront, en outre, d’un « rattrapage » équivalent à la perte de pouvoir d’achat subie au cours des six premiers mois. de l’année, a indiqué à l’AFP le ministère du Budget.
Ainsi, pour une pension de 1.200 euros, un retraité verrait sa pension mensuelle augmenter à nouveau de 10,8 euros, et toucherait une somme complémentaire, jusqu’à environ 65 euros au total, pour compenser l’absence de revalorisation sur les six premiers mois. La forme de ce paiement n’a pas été précisée.
Quelle perte financière pour les autres ?
Pour un retraité bénéficiant d’une pension de 1 600 euros par exemplequi ne bénéficiera pas de la deuxième revalorisation de juillet, la perte de revenus est environ 173 euros sur un an par rapport à l’indexation traditionnelle.
Pour apension de 1 932 euros (le plafond brut des pensions versées par la Sécurité Sociale), cette perte est d’environ 209 euros sur un an par rapport à une indexation complète.
Quelles économies ?
Ce choix permet d’économiser environ 3 milliards d’euros en 2025, tout en protégeant les plus petites retraites, estime le gouvernement.
L’exécutif enterre ainsi son projet initial, qui était de reporter la réévaluation de six mois en augmentant tout le monde de 1,8% au 1er juillet.
«Il y a un protection des petites pensions. Mais pour d’autres, cela paraît moins favorable » que le virage initialement prévu, observe l’économiste Michael Zemmour, chercheur à Sciences Po. En janvier 2026, lors d’une nouvelle augmentation annuelle, les retraites repartiront d’une base plus basse que si elles avaient augmenté de 1,8% en juillet 2025.
Des difficultés techniques ?
Le gouvernement n’a pas encore précisé comment il allait gérer le problème de l’effet de seuil : comment définir la zone intermédiaire nécessaire, entre les petites retraites bénéficiant de la double majoration et celles n’en bénéficiant pas ?
« Je comprends la logique politique » de la proposition de LR et du gouvernement, mais « elle posera d’importants soucis de mise en œuvre », commente Bruno Chrétien, qui dirige l’Institut de protection sociale, un groupe de réflexion spécialisé.
La mesure initiale prévue par le gouvernement (retard de six mois) « était peut-être dure, mais elle avait le mérite de la simplicité », commente-t-il.
Avec l’AFP.
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