Le futur co-diffuseur de la Ligue 1 réduit ses effectifs en Italie et sa couverture sur le terrain. La direction dément toute motivation financière.
Il s’agit d’une réduction importante de son effectif. DAZN, diffuseur de la Série A jusqu’en 2029, envisage de se séparer de 14 de ses 32 journalistes couvrant le championnat, rapporte Il Fatto Quotidiano jeudi 18 juillet. En effet, seuls 50% des matches seront couverts par des reporters envoyés dans les stades.
La nouvelle a de quoi inquiéter alors que l’autoproclamé « Netflix du sport » va faire son entrée dans le paysage du football français en août. La plateforme a en effet remporté la diffusion de huit des neuf matchs de chaque journée. Le contrat, évalué à 400 millions d’euros, durera cinq ans.
Sans surprise, la rédaction de l’autre côté des Alpes a suscité un tollé. Les collaborateurs menacés ont rapidement reçu le soutien de la Fédération nationale de la presse italienne (FNSI) et de l’Association des journalistes lombards (ALG).
Des salariés menacés « en conflit » avec la direction
Dans un communiqué, les deux entités se tiennent aux côtés de journalistes engagés « dans un conflit » contre leur direction. Et remettent en cause la préservation de la qualité de l’offre tout en « renonçant à la moitié des journalistes employés ».
Ce remaniement majeur de l’équipe de DAZN est-il le reflet des difficultés financières de la plateforme ? « C’est la conséquence d’un changement de format des programmes », rétorque DAZN à L’Équipe, écartant toute autre hypothèse.
L’entreprise précise simplement que cette réorientation devrait lui permettre de renforcer ses « capacités numériques pour favoriser l’engagement des fans, notamment grâce à un nouveau studio virtuel ».
DAZN a présenté des garanties financières à la LFP
Traumatisé par l’épisode de MediaproDétenteur éphémère des droits TV – dont la défection fin 2020 a failli provoquer la faillite du football français -, la LFP s’est longtemps montrée très prudente envers DAZN, la société ayant subi des pertes de 6 milliards d’euros depuis sa création.
Les premières garanties financières présentées par le groupe, validées dans un premier temps, avant d’être jugées insuffisantes, ont permis à DAZN de dissiper les inquiétudes en prouvant que sa maison mère, Access Industries, était sur des bases solides.
Cela alarme Pierre Rondeau, économiste du sport et chroniqueur de RMC pendant les JO. « En 2018, la France a signé avec Mediapro alors que la Serie A avait rejeté son accord avec le groupe espagnol, faute de garanties, écrit-il sur X. En 2024, il se passera quasiment la même chose : la France signe avec DAZN alors que l’Italie s’inquiète. »
D’autant qu’en France, DAZN a tout à construire. A moins d’un mois de la reprise, on ne sait toujours pas quels visages incarneront la chaîne sur les terrains de Ligue 1.