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David Pelicot interpelle son père dans le box du procès Mazan

David Pelicot interpelle son père dans le box du procès Mazan

L’aîné des trois enfants du couple Pelicot a témoigné lundi 18 novembre devant le tribunal correctionnel du Vaucluse, dans le cadre du procès où son père, Dominique, est accusé d’avoir violé et orchestré des viols sur sa mère, Gisèle.

C’est un face-à-face poignant qui s’est déroulé dans la salle d’audience du tribunal correctionnel du Vaucluse ce lundi 18 novembre. Dans le cadre du procès pour viol de Mazan, David Pelicot, le fils aîné de Gisèle et Dominique Pelicot, est revenu sur les accusations. de sa sœur, Caroline, qui est certaine d’avoir elle aussi été droguée et violée par son père.

Le doute plane également sur les actes qui auraient pu être commis à l’encontre de son propre fils, Nathan.

« J’attends que vous disiez la vérité sur les agissements que vous avez commis sur ma sœur qui souffre tous les jours et qui souffrira toute sa vie », s’est écrié durement David Pelicot. « A propos de mon fils, c’est la grande question… S’il te reste un peu d’humanité, dis-nous ce que tu as fait à mon fils et à ma sœur. »

« Qu’est-ce que j’attends de ce procès ? Que les décisions prises soient à la mesure de nos souffrances. Que ces hommes et cet homme dans cette case (son père, NDLR) soient punis pour les horreurs et les atrocités commises sur ma mère », a-t-il également dit, vêtu d’un col roulé noir et d’une veste sombre.

Dominique Pelicot nie toute action contre sa fille et son petit-fils

« Rien, je n’ai rien fait à personne », a répondu Dominique Pelicot depuis sa loge avant que son fils ne le fasse taire. Un échange qui a donné lieu à un appel au calme de la part du juge.

David Pelicot reproche notamment à son père d’avoir pris des photos de sa sœur – en train de pleurer dans la salle d’audience – « dans des positions plus que subjectives ».

«Je maintiens, je ne peux pas admettre quelque chose que je n’ai pas fait. Si j’ai pris des photos de Caroline, c’est qu’on me les demandait à titre de chantage », a justifié le septuagénaire installé dans sa loge, sur une scène et sur une chaise en raison de ses problèmes de santé. « Je vous demande d’accepter mes excuses. »

« Jamais! » rétorqua David Pélicot. Avant d’assurer sa sœur : « Nous serons toujours là pour toi ». Tout au long de son témoignage, le fils aîné du couple a pointé du doigt son père avec distance, l’appelant « ce monsieur » devant le tribunal d’Avignon.

Une enfance « disparue » et « effacée »

« Depuis le 2 novembre 2020, notre vie de famille est détruite. Nous avons vécu un énorme tsunami», se souvient-il, évoquant le jour où sa mère, Gisèle, l’a appelé pour lui révéler les agissements de Dominique Pelicot.

D’une voix ferme, il a ensuite décrit son arrivée, avec son frère et sa sœur, à Avignon, où ils ont trouvé « une femme frêle, fragile », selon ses mots pour décrire sa mère. Il a également détaillé la découverte des vidéos, le déménagement de la maison de Mazan, où l’on s’est débarrassé de « tout ce qui nous lie à cet homme ».

« J’ai perdu un homme qui, comme ma mère, m’a donné une bonne éducation, des valeurs, une colonne vertébrale », a-t-il poursuivi. J’ai perdu beaucoup de complicité, de partage, nous avions tous les deux une passion pour le sport.

« Mon père n’existe plus »

« Mon père n’existe plus, j’ai dû pleurer sa perte. Toute mon enfance a disparu, elle a été effacée», a déclaré David Pelicot, dont la ressemblance avec l’accusé était pourtant frappante à la barre.

En préambule, celui qui est promoteur des ventes dans la vie a tenu à remercier « tous les personnels de police, qui ont mené les enquêtes sur cette terrible affaire familiale ». « Si maman (Gisèle Pelicot, NDLR) est dans cette salle et qu’il y a ce procès, c’est en partie grâce à eux », a-t-il jugé.

Dans la foulée, troisième enfant de la fratrie, Florian s’est également exprimé à la barre. « Comment se construire en tant que fils quand on est soi-même père, quelles sont les consignes ? », a-t-il demandé en s’adressant à son père puis en le comparant au « diable ».

Justine Chevalier et Mélanie Bertrand avec Gabriel Joly

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