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Datacenters, bitcoin… Cinq choses à retenir du rapport des Nations Unies sur la pollution du secteur numérique

Le rapport des Nations Unies, publié mercredi, met en évidence l’impact environnemental croissant de l’économie numérique. Cinq points clés.

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La consommation électrique des centres de données va doubler d'ici 2026, selon un rapport des Nations Unies ; (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

Combien émettent votre smartphone ou votre ordinateur portable ? Une question qui peut paraître étrange, mais seulement en apparence. Si l’économie numérique tire actuellement la croissance mondiale, elle génère aussi son lot de déchets et de gaz à effet de serre. La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a publié mercredi 10 juillet un rapport sur le sujet : il appelle à durcir les réglementations actuelles et à investir dans les énergies renouvelables pour minimiser l’impact du secteur numérique. Franceinfo vous présente cinq points clés de ce rapport.

La technologie numérique produit jusqu’à 3 % des émissions mondiales de CO2

Alors que l’économie numérique est en plein essor, notamment dans certains pays en développement, elle prend également une place de plus en plus importante en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Selon le rapport de la CNUCED, la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, ce chiffre atteint jusqu’à 3 % des émissions mondiales. Il est appelé à augmenter avec le développement continu de cette industrie dans les années à venir.

Une augmentation des déchets numériques entre 2010 et 2022

Mais là où l’industrie connaît un boom, on assiste à une explosion des déchets. Depuis 2010, le volume des déchets numériques a augmenté de 30 %, atteignant 10,5 millions de tonnes dans le monde. Les pays développés restent les plus gros pollueurs : ils produisent 3,25 kg de déchets numériques par personne, contre moins de 1 kg dans les pays en développement. Les PMA (pays les moins avancés) ne rejettent en moyenne que 0,21 kg de déchets numériques. Seul un quart de ces déchets est collecté, selon les Nations unies.

Les centres de données, gros pollueurs

En 2022, les centres de données, ces endroits où l’équipement et Les données informatiques ont consommé 460 térawattheures d’électricité. Ces chiffres sont énormes, selon Rebecca Grynspan, Secrétaire générale de la CNUCED : « Pour vous donner une idée, des pays comme la Belgique ou la Finlande consomment moins de 90 térawattheures par an. On ne peut pas dire que ce soit quelque chose de marginal. » Selon le rapport des Nations Unies, si ces chiffres de consommation sont déjà importants, ils devraient encore doubler d’ici 2026.

L’intelligence artificielle et le bitcoin sont de plus en plus énergivores

La consommation électrique du secteur numérique dépend aussi des pratiques, qui évoluent. Le succès des cryptomonnaies n’est pas sans impact : l’activité de minage de bitcoin, qui permet de créer des bitcoins, est très énergivore. Sa consommation a été multipliée par 34 entre 2015 et 2024, atteignant 121 TWh. C’est deux fois plus que la production électrique française par les éoliennes. L’intelligence artificielle fait aussi tourner les compteurs. La consommation électrique de 13 grands opérateurs de data centers a plus que doublé. L’ONU pointe du doigt « l’urgence de s’attaquer aux empreintes énergétiques et hydriques de ces technologies ».

La consommation des ressources numériques explose

L’eau est également essentielle à l’ensemble de l’économie numérique. Car c’est cette ressource qui refroidit l’infrastructure qui alimente votre boîte aux lettres, ou une intelligence artificielle.On estime que rien que pour entraîner Chat GPT-3, Microsoft a utilisé 700 000 litres d’eau pour (refroidir) ses centres de données aux États-Unis. Et selon le rapport, ces infrastructures sont situées dans des zones où l’eau est déjà rare. La demande en minéraux, essentiels à la production d’équipements numériques, comme les batteries, pourrait augmenter de 500 % d’ici 2050.

Le rapport des Nations Unies nuance : la dématérialisation numérique n’a pas que des aspects positifs. L’organisation recommande d’accélérer la transition écologique et de durcir les réglementations en vigueur.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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