« Danse avec les stars » et le pas de deux identitaire
EEn passant rapidement à la télécommande, il était possible de suivre les deux en même temps. D’un côté, l’humoriste Inès Reg sur le plateau de « Quotidien », sur TMC ; de l’autre, la chanteuse Natasha St-Pier, invitée de « Touche pas à mon poste ! », sur C8. Même heure, même jour, lundi 29 avril. Deux invités en apparence classiques pour ces émissions téléinfodivertissement (« infodivertissement) »… pour qui n’a pas suivi la querelle qui les a opposés hors antenne lors de la dernière saison de « Danse avec les stars », sur TF1, qui s’est terminée vendredi par la victoire du chanteur canadien.
Ceux-là, parfaitement ignorants, ont sûrement dû lever un sourcil en entendant la réponse d’Inès Reg à Yann Barthès lorsque l’animateur lui demandait pourquoi, selon elle, elle n’avait pas gagné le concours de danse télévisé. « Vous savez quel autre critère est entré en jeu… »commence-t-elle en souriant. « C’est le fait que je suis une petite salope, c’est tout ! » » Pardon ? (Zap) « Inès était très agressive, elle faisait des propos qui faisaient peur. C’était intimidant, j’ai pleuré… »de son côté, amène Natasha St-Pier à Cyril Hanouna.
L’histoire, qui remonte à fin janvier, peut se résumer ainsi : les deux candidats se sont disputés lors des répétitions sur une question de volume. L’un appelait l’autre « petite salope », puis plaidant la mauvaise blague, les choses ont dégénéré jusqu’à déposer une main courante, l’affaire a fuité dans la presse, poussant chacun à poster sa propre vidéo explicative sur les réseaux sociaux. Le tout sans que rien ne soit jamais évoqué sous les projecteurs de TF1, où chacun a habilement fait comme si de rien n’était.
« Un phénomène métapolitique »
Bref, un différend en apparence relativement insignifiant, mais considéré comme un « phénomène métapolitique » par la Fondation Jean Jaurès, qui a publié début avril une note sur le sujet. « L’époque de la bataille des idées sur fond de guerre et de textes engagés est révolue. Aujourd’hui, l’époque transforme les coulisses d’un spectacle de divertissement en une bataille d’identité. Au revoir Sartre et Aron, bonjour Reg et St-Pier. Identité contre identité, car les protagonistes sont, chacun à leur manière, des représentants de « communautés » »écrit le groupe de réflexion social-démocrate.
Car, au-delà des désaccords, Inès Reg a surtout cherché à mettre en lumière la différence de traitement dans l’opinion publique entre les deux femmes : elle qui se considère comme la « petite fille de 31 ans qui habite dans le 93 et est d’origine algérienne », « l’Arabe de l’histoire » et l’autre, le » dame « Et » Maman « 43 ans, Blanche, toujours très calme dans son ton. Qui sortirait donc inévitablement vainqueur de l’affaire – et de la compétition.
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