dans un rare message, le chef suprême des talibans, Haibatullah Akhundzada, appelle les Afghans à observer la charia
Le chef suprême des talibans a exhorté, samedi 6 avril, les Afghans à respecter la loi islamique imposée par son gouvernement, qui n’est à ce jour reconnue par aucun pays, tout en appelant « toutes les nations » pour rétablir leurs liens avec Kaboul.
Dans un rare message écrit à l’occasion de l’Aïd-el-Fitr, qui marquera la fin du mois de Ramadan la semaine prochaine, l’émir Haibatullah Akhundzada estime que « Injustice et rejet de la charia »Loi islamique dont les talibans imposent une version ultra-rigoureuse, « conduire à l’insécurité ».
L’émir, qui vit reclus à Kandahar, dans le sud du pays, alors que le gouvernement siège à Kaboul, a également assuré vouloir « relations diplomatiques et économiques avec toutes les nations »tandis que la communauté internationale a coupé les ponts avec les autorités afghanes depuis la prise du pouvoir par les talibans en août 2021.
En janvier, un enregistrement audio attribué à l’émir a été publié, dans lequel il promettait de rétablir les châtiments pratiqués sous le premier gouvernement taliban, de 1996 à 2001, comme le fouet et la lapidation en public des femmes reconnues coupables d’adultère, des déclarations qui ont suscité l’indignation dans le monde entier. .
« L’apartheid de genre »
Cet enregistrement de janvier, sur lequel les autorités ne commentent pas, a été partagé à de nombreuses reprises ces dernières semaines, tandis que le porte-parole du gouvernement taliban a récemment expliqué aux médias locaux que la lapidation était inscrite dans la charia et qu’elle pouvait être à nouveau prononcée. « si les conditions étaient réunies pour ça ».
Les exécutions publiques, monnaie courante sous le premier règne des talibans, sont désormais rares. Les châtiments corporels sont en revanche légions, notamment les coups de fouet, notamment pour punir le vol, l’adultère ou la consommation d’alcool.
Mercredi, cinq hommes et une femme accusés de« adultère » et de « sodomie » ont été fouettés en public dans la province orientale de Logar, selon la Cour suprême.
Leur gouvernement a multiplié les mesures répressives contre les femmes, une politique nuancée « apartheid de genre » par l’ONU, qui souligne que l’Afghanistan est désormais le seul pays au monde où l’éducation des filles est interdite après l’école primaire.