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Dans un rapport sévère, la Cour des comptes critique la gestion des églises françaises à Rome


« Les carences sont nombreuses et évidentes » dans la gestion de ce patrimoine « d’une valeur considérable » par l’administration des « Etablissements Pieux », déplore le rapport rendu public ce lundi.

Gestion « approximatif »décisions « opaque » même « dérives »… dans un rapport sévère, la Cour des comptes a critiqué lundi l’administration de « Établissements pieux »qui gèrent un patrimoine immobilier et spirituel français exceptionnel à Rome. Placé sous l’autorité de l’Ambassade de France, le « Etablissements pieux de France à Rome et à Lorette » -souvent appelé « le Pieux » – gérer notamment treize biens locatifs situés dans le centre historique de Rome ainsi que cinq églises, dont la célèbre Trinité des Monts et Saint-Louis des Français qui abrite trois tableaux mondialement connus du Caravage.

Or « Les carences sont nombreuses et évidentes » dans la gestion de ce patrimoine « d’une valeur considérable »déplore le rapport qui couvre la période 2015-2022. D’abord parce que ce patrimoine « n’est pas connu précisément »:ni les églises ni même les collectes ne sont inscrites au bilan comptable et « aucune estimation de la valeur de ces œuvres n’a été faite »Ces lacunes conduisent à « des risques de dépossession qui, pour certains, se sont déjà matérialisés »le rapport indique.

« Une politique opaque d’allocation des rentes »

Sur le portefeuille immobilier, la Cour souligne une « politique opaque d’attribution et de fixation des loyers » de 148 appartements et 31 magasins, en moyenne « en dessous de la fourchette basse » dans ces quartiers recherchés, et avec « des avantages injustifiés accordés à de nombreux locataires »La Cour déplore également la gestion « extra-comptable » de certains comptes bancaires avec « de nombreux paiements en espèces »parfois contre rémunération, loyer, remboursement de frais, etc.

À cela s’ajoute « Défaillance de la coopération avec le ministère de la Culture »Ses recommandations de prévention des incendies n’ont pas été suivies et il existe dans les églises « un risque avéré pour la sécurité des biens et des personnes »selon la Cour. Autre problème : « dérives importantes » sur les travaux, exécutés sans publicité d’appels d’offres, confiés à un nombre restreint d’entreprises, « avec le risque d’une surfacturation importante »La Cour souligne une « ambiguïté de longue date » sur le statut des Pieux qui « a alimenté les excès »même si à ses yeux la propriété française du patrimoine « a été récemment confirmé » par plusieurs jugements italiens.

Considérant que « la responsabilité des ambassadeurs et de l’État est engagée » et que ce dernier « il faut immédiatement mettre un terme aux erreurs constatées »la Cour déclare que le cadre juridique « doit absolument évoluer » et évoque la création d’un établissement financièrement autonome ou d’un établissement public.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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