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Dans un contexte de crise agricole, les inspecteurs du travail craignent une nouvelle tragédie


Vingt ans après l’assassinat de deux inspecteurs en Dordogne, des agents de l’Etat ont manifesté mardi à Paris pour dénoncer un climat toujours très tendu et un manque de soutien du gouvernement.

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Les syndicalistes s'allongent au sol pour dénoncer l'insécurité dont ils sont victimes. (CAMILLE MAGNARD / RADIOFRANCE)

Il y a vingt ans, un agriculteur assassinait deux inspecteurs en Dordogne : Sylvie Trémouille, inspectrice du travail, et Daniel Buffière, inspecteur de la MSA, la mutuelle sociale agricole. Les syndicats ont organisé un hommage mardi 10 septembre devant le ministère du Travail à Paris avec un double objectif : ne pas oublier et évoquer le contexte explosif.

Jean-Pierre Pradelou est en colère depuis le 2 septembre 2004 et l’assassinat de ses deux amis, contrôleurs dans cette exploitation fruitière de Saussignac en Dordogne. « Daniel, il a reçu une balle dans le ventre. Sylvie, elle, a reçu une balle dans le dos. C’est pire que la chasse, c’est dingue, d’autant que c’était prémédité, il avait chassé avec son fusil. J’ai assisté aux huit jours du procès, c’était très dur », a-t-il ajouté. se souvient Jean-Pierre Pradelou. Élu départemental de l’association Force ouvrière à la Mutualité sociale agricole, Jean-Pierre pensait revivre un drame en janvier dernier, en pleine crise agricole, lorsque des manifestants ont incendié le bâtiment de la MSA à Narbonne. « Quand on met le feu à un bâtiment, on veut détruire et tuer des gens »il dénonce.

« Il y a eu ça, les contrôleurs se sont aussi retrouvés avec des voitures renversées il n’y a pas si longtemps »« C’est un peu comme si on ne portait pas plainte systématiquement », ajoute Anita Passanante, également membre du syndicat FO. Après le drame il y a 20 ans, un accord a été trouvé avec la direction et prévoit le dépôt systématique de plaintes en cas d’agression. « Même si l’accord est toujours valable, il est resté un peu, les employeurs ne portent pas systématiquement plainte », assure Anita.

« Au début, ils déposaient plainte dès qu’il y avait une agression, mais maintenant, quand c’est une agression verbale, on ne le fait plus systématiquement. »

Anita Passanante, syndicaliste FO

à franceinfo

Les syndicats MSA s’inquiètent eux aussi de la crise agricole qui perdure. Yohan Augé, élu du syndicat Sud en Lot-et-Garonne, se sent lui aussi abandonné par le gouvernement. « Dans certains départements, les appels à la violence physique contre les agents de l’État venant des syndicats dans la presse, sur les réseaux sociaux, ne reçoivent aucune réponse de l’État, des ministères de tutelle, sans parler des poursuites judiciaires, ni même de la condamnation publique. Mme Vautrin, ancienne ministre du Travail, a gardé un silence assourdissant. Aujourd’hui la situation est extrêmement tendue. » Il dénonce également le manque de moyens. Il y a dix ans, il y avait 2 400 inspecteurs du travail et aujourd’hui, ils ne sont plus que 1 700 selon les syndicats.

francetvinfo

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