Dans « Quelques jours pas plus », la galère de Benjamin Biolay pour traiter la gale est drôle à voir, pas à vivre
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Benjamin Biolay, ici dans le film « Quelques jours pas plus ».
CINÉMA – Tous ceux qui y sont déjà allés vous le diront : n’attrapez jamais la gale. Et Benjamin Biolay est bien placé pour le savoir. Ou du moins, le personnage dans lequel il joue Quelques jours pas plus, Comédie française de la cinéaste Julie Navarro avec Camille Cottin, sortie mercredi 3 avril en salles.
Premier long métrage de celle que l’on a connue jusqu’ici en tant que directrice de casting, Quelques jours pas plus raconte l’histoire d’Arthur Bertier, un journaliste un peu délaissé et pas vraiment motivé qui, après avoir été frappé par un CRS lors de l’évacuation d’un camp de migrants, devient malgré lui un héros des violences policières.
Tout ce qu’il veut, c’est terminer son article sur l’association Solidarité Exilés. Et tandis qu’il tombe sous le charme de son manager, un ancien avocat reconverti dans l’aide aux sans-papiers incarné par le Conassé Camille Cottin, la reporter, s’engage progressivement aux côtés des militants. Il propose même d’accueillir un jeune Afghan nommé Daoud en attendant de lui trouver un logement temporaire.
Découvrez la bande-annonce ci-dessous:
La cohabitation se passe bien, jusqu’à ce qu’Arthur découvre des croûtes sur les mains de Daoud. A la pharmacie, le verdict est sans appel. Le jeune homme, dont les démangeaisons ont envahi son corps, souffre de gale. Dans le film, l’animateur est interloqué, et c’est drôle à regarder. La réalité l’est moins.
Maladie contagieuse provoquée par un minuscule parasite, elle se propage par contact humain direct ou prolongé, notamment lors des rapports sexuels. La gale n’a rien de honteux ou de sale et n’est pas liée à un environnement insalubre. Cela peut affecter tout le monde. Pas seulement les migrants, même si le cas d’une épidémie dans le camp de la Porte de la Chapelle, à Paris, a été largement documenté dans la presse afin de sensibiliser aux conditions de vie des réfugiés.
La gale en France
Loin d’être une « maladie du passé », la gale a connu un retour médiatique fin novembre au Royaume-Uni, où des médecins ont alerté sur la hausse des cas dans les maisons de retraite et les logements universitaires. Selon le Royal College of General Practitioners, leur nombre a doublé par rapport aux années précédentes.
En France, il n’existe pas d’étude de surveillance spécifique sur le sujet. Le nombre de nouveaux cas de gale a été estimé à 328 pour 100 000 habitants en 2010. En revanche, des épidémies ont été récemment observées dans un lycée de l’Hérault, des collèges de l’Ariège et des Hautes-Pyrénées, ainsi qu’un Ehpad du Cher, apprenait-on auprès de BFMTV, en mars.
L’inquiétude que peut susciter la propagation de la gale n’est pas anodine. Comme l’a témoigné Arthur Bertier, s’en débarrasser peut être une véritable corvée. Face à l’accumulation de produits à se procurer en pharmacie, le journaliste était abasourdi. « Tout ça, vraiment ? » il demande.
En réalité, il s’agit principalement d’une lotion à appliquer pendant la nuit sur le corps (y compris le cuir chevelu) ou d’un médicament à prendre par voie orale. Des antibiotiques en cas de surinfection peuvent être prescrits. Des antihistaminiques pour les démangeaisons aussi.
Se débarrasser de la gale, d’un mal de tête
A cela s’ajoutent souvent plusieurs sprays utilisés pour traiter les tissus de la maison où peuvent se nicher les sarcoptes, comme la literie, les matelas, les oreillers, les couettes, les rideaux, les canapés, etc. Les vêtements doivent être lavés à 60° ou conservés au moins une semaine dans un sac en plastique hermétique. Une option qu’Arthur et Daoud ont choisie, en fonction de l’empilement de sacs poubelles dans l’appartement.
Pouvons-nous porter ces vêtements immédiatement après les avoir sortis du sac ou devons-nous les envoyer à la machine ? Devez-vous à nouveau changer vos draps après avoir pris le médicament ? Le protocole de désinfestation peut être un véritable casse-tête et soulever de nouvelles questions. Faut-il réellement laver les éponges ?
Heureusement, les médecins sont généralement là pour y répondre. Ce sont eux (et non les pharmaciens, contrairement au film de Julie Navarro) qui prescrivent le traitement, qu’il faudra répéter une seconde fois, sept jours après la première dose pour s’assurer que les œufs du parasite ont également été éliminés. . Ne paniquez pas cependant. Comme Arthur Bertier, on finit tous par s’en débarrasser.
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